Algérie : le général-major à la retraite Khaled Nezzar est mort

Algérie : le général-major à la retraite Khaled Nezzar est mort

L’ex-ministre de la Défense et général-major à la retraite s’est éteint vendredi  29 décembre à l’âge de 86 ans des suites d'une longue maladie ont annoncé ses proches.

Né le 25 décembre 1937 à Seriana, dans la région qui est de nos jours la wilaya de Batna, Khaled Nezzar a eu une carrière militaire marquante, tenant le rôle de chef d’État-major de l’Armée nationale populaire de 1988 à 1990, puis assumant les responsabilités de ministre de la Défense nationale de 1990 à 1993, avant de quitter l'armée.

Sa formation militaire avait commencé dès 1949 à l’école préparatoire de Miliana, poursuivant à Koléa en 1950, puis à Aix-en-Provence entre 1951 et 1953. Il suit ensuite sa formation à Strasbourg et à l’École nationale des sous-officiers d’active à Saint-Maixent-l’École, où il obtient le grade de sous-officier. 

Un sous-officier en désertion pour rejoindre l'armée de libération

Le 27 avril 1958 marque son choix de déserter de l'Armée française pour rejoindre l’Armée de libération nationale. Par la suite, en 1964, il étudie à l’Académie militaire Frounze en Union soviétique, et en 1975 à l’École de Guerre à Paris. Il devient commandant des forces terrestres en 1986.

La carrière politique de Khaled Nezzar fut tout aussi significative. Après avoir été nommé chef d’État-major suite aux troubles d'octobre 1988, il joue un rôle clé dans l'initiative militaire du 12 janvier 1992, qui interrompt le processus électoral amené à porter au pouvoir le Front islamique du salut (FIS). 

Un rempart contre l'intégrisme islamiste qui a dévasté et saigné l'Algérie

Suite à la démission du président Chadli Bendjedid, il participe à la formation du Haut Comité d’État (HCE), et reste membre influent de cette institution, même après l'assassinat du président Mohamed Boudiaf et l’accession d’Ali Kafi à la présidence.

En février 1993, Nezzar échappe de justesse à un attentat lorsque son convoi est pris pour cible par un fourgon rempli d'explosifs. La même année, il se retire de toute activité politique avec l'arrivée au pouvoir de Liamine Zeroual.

Traqué jusqu’à la veille de sa mort par les anciens du Front islamique du Salut (FIS) qui ne lui ont jamais pardonné d’avoir fait de l’armée algérienne un rempart salutaire de protection face à l’intégrisme islamiste qui a dévasté le pays et provoqué la mort de centaines de milliers d’Algériens, il était en procès en Suisse à l’initiative de l’ONG TRIAL.

Le site https://www.algeriepatriotique.com/ publie les dernières déclaration du défunt au sujet de ce procès

« La justice suisse persiste à parrainer les terroristes islamistes. Elle a fixé la date du procès intenté au général à la retraite Khaled Nezzar par d’anciens membres du parti extrémiste religieux du FIS, au mois de juin prochain, selon l’organisation sioniste TRIAL qui est derrière cette cabale visant l’institution militaire algérienne à travers la personne de l’ex-ministre de la Défense nationale. Suite à cette annonce, nous publions la dernière déclaration, en français et en arabe, de feu le général Khaled Nezzar à propos de ce procès éminemment politique, sous-tendu par une inadmissible ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie, dénoncée par le ministère des Affaires étrangères, le 31 août dernier », lit-on sur algeriepatriotique.com