Les démocrates algériens face aux islamistes : se rassembler ou périr

Les islamistes sont plus que jamais de retour dans la vie politique Algérienne. L’organisation RACHAD aux comptes blindés par les financements d’Erdogan et du Qatar, a pignon sur rue tous les dimanches Place de la République à Paris, tout comme elle dispose de créneaux de propagande sur des radios qui émettent à partir de Londres, ou d’ailleurs, peu importe, dont celle appartenant aux rejetons de Abassi Madani, président du Front islamique du salut (FIS) décédé.

Le plus alarmant est leur audience sans cesse croissante à la faveur, notamment, de l’obscurantisme qui empoisonne la société algérienne, plombe l’esprit de millions de citoyens vulnérables dans le contexte épidémique.

Ils trouvent dans le pays les meilleurs relais qui soient dans la presse de caniveau d’inspiration intégriste, tout autant que dans les chaînes de TV moteur d’une régression culturelle accélérée.

Dès lors, ils ne leur restent plus qu’à fignoler un discours politique en apparence mielleux, excluant l’Etat islamique et l’Etat militaire, trouvant ainsi auprès de la diaspora l’audience recherchée et désarmant nombre de démocrates restés sans voix, désormais prêts à faire alliance avec eux au nom d’une « unité » contre le « système ».

Gare au leurre de modernité...

Le jeu est pourtant clair : RACHAD, qui fait aussi feu de tout bois sur les réseaux sociaux, gagne au quotidien des centaines, voire des milliers d’adeptes à travers l’Algérie, a pour seul et unique objectif de réussir un retour sur la scène politique à la tête de toute la mouvance islamiste, dans un rôle de locomotive.

Le supposé « non » à un Etat islamique est un leurre de modernité façon Erdogan, dont la formation (Parti de la justice et du développement) détient toutes les clés du pouvoir. Le président Turc ne proclame pas un Etat islamique, mais la Charïaa n’en est pas moins progressivement introduite dans la législation.

Copieusement financé et écouté, RACHAD est sur une autoroute et le plus affligeant est que les démocrates algériens sont aujourd’hui tristement affaiblis, même plutôt pusillanimes, incapables de produire un discours de riposte, incapables de se rassembler autour de positions de principes, incapables surtout de tendre la main à une formidable jeunesse ouverte au monde, débordante de créativité.

Son déferlement historique au cœur du Hirak confirme qu’elle demeure la seule composante sociale à même de contraindre le pouvoir, dont l’armée son moteur central, à des avancées démocratiques réelles, au-delà des promesses constitutionnelles, à l’égalité homme-femme, au progrès culturel… ces barrages indispensables face à la progression sournoise de l’islamisme.

Les démocrates Algériens sont au pied du mur. Il leur faut se rassembler, et vite, ou périr.