Abdelaziz Bouteflika est couronné du score incroyable de 90,24% des suffrages exprimés.
Abdelaziz Bouteflika a été réélu président algérien pour un troisième mandat quinquennal, a annoncé vendredi le ministre algérien de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, précisant que le candidat « indépendant » a remporté 12.911.705 voix, soit une majorité de 90,24% des suffrages exprimés lors du scrutin du 9 avril.
Elu en 1999 et réélu en avril 2004, M. Bouteflika, âgé de 72 ans, s’est présenté sous le signe de la continuité" de son programme de réconciliation nationale et de relance économique. En fait, il est surtout l’homme consensuel pour préserver l’équilibre entre les clans qui président réellement à la destiné du pays. (Lire édito, ci-contre).
Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc) dans une famille originaire de Tlemcen (ouest), M. Bouteflika a rejoint en 1956 les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN).
Après l'indépendance, en 1962, il a commencé sa carrière politique en tant que député à l'Assemblée constituante, puis ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme.
Il a ensuite occupé le poste de ministre des Affaires étrangères (1963-1979), une période marquée par l'échec de l'embargo contre l'Algérie suite à la nationalisation des hydrocarbures et la consolidation des organisations du Tiers Monde, sous le règne du colonel Haouari Boumédiène, parvenu au pouvoir en 1965, à la suite d’un coup d’Etat.
Bouteflika n’a plus exercé de fonction après la mort du président Houari Boumédiène en 1978. Il s’est tenu à l’écart de la vie politique de son pays, préférant séjourner dans les pays Arabes du Golfe, durant toute la décennie de résistance à l’intégrisme islamiste qui s’est soldée par près de 200. 000 morts. Sollicité par l’armée en 1994 pour s’installer à la présidence, Bouteflika préfèrera céder la place au général Liamine Zéroual.
Après son arrivée à la magistrature suprême, M. Bouteflika a fait de la réconciliation nationale son cheval de bataille. Il a organisé un premier référendum de "Concorde civile" en 1999 et un second autour de la "Charte pour la paix et la réconciliation" en 2005. Ses partisans insistent sur une baisse relative de la violence ces dernières années, malgré la persistance d’attentats particulièrement meurtriers.
Au plan économique, on inscrit à son actif la réduction de la dette à son plus bas niveau, redonnant ainsi au pays une santé financière. L’économie n’en reste pas moins dangereusement dépendante des seules exportations d’hydrocarbures. L’insécurité, la corruption, un système bancaire archaïque et la désorganisation de l’Administration ont par ailleurs considérablement freiné l’investissement étrangers, tandis que le privé algérien a opté pour l’économie informelle et de bazar, à la recherche de l’argent facile.
L’explosion du chômage et le désespoir des jeunes, qui représentent environ 70% de la population, sont les bombes à retardement du troisième règne d’Abdelaziz Bouteflika.