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Abdelaziz Bouteflika président à vie, et maintenant ?

Vendredi 10 avril, jour de sacre du premier président à vie d'une Algérie qui avance à reculons.  Abdelaziz Bouteflika caracole plus que jamais au sommet de l’Etat au bout d’une campagne menée au galop, porté par une formidable machine à broyer la moindre parcelle d’opposition, rouleau compresseur sur une terre brûlée.

Tous derrière et lui devant, réservoir d’argent frais à disposition, médias lourds assujettis, meutes d’hommes liges au garde-à-vous, clientèle en alerte, tambours battants et salves de promesses, scènes de liesse animées sur commande, et matraques dressées, menaçantes d’intimidation, de sanction, de chantage… le candidat « indépendant », enfant chéri du système occulte qui fait travailler les méninges des politologues, avait tout pour lui.

A l’évidence, le « pouvoir de l’ombre » qui l’a installé à la tête de l’Etat il y a dix ans voulait l’y maintenir coûte que coûte, au prix, notamment, du viol à mains levées de la Constitution par une Assemblée de béni-oui-oui. Bouteflika trois fois président est assurément la seule issue consensuelle à même de préserver l’équilibre entre les clans et leurs ramifications aux commandes du pays et de réintégrer les islamistes dans le fonctionnement politico-social.

Et maintenant ? Que va  donc faire Abdelaziz Bouteflika ? La question s’impose car le premier président algérien à vie est désormais, qu’il le veuille ou non, confronté à un choix : il peut se complaire dans un rôle de «stabilisateur» du système qui réhabilite l’image du pays à l’étranger. Ou bien il peut prendre le taureau par les cornes et devenir acteur d’une rupture pour une vie meilleure: stopper la libéralisation sauvage de l’économie, libérer l’Ecole de l’obscurantisme, la Justice et l’Administration de la corruption ; reconstruire le système de santé publique et la protection sociale, encourager l’investissement productif créateur d’emplois, réanimer les dispositifs de formation professionnelle, reconnaître définitivement que le pluralisme politique et syndical, la liberté de la presse et d’expression en général sont des acquis arrachés dans la douleur et le sang un certain mois d’octobre 88 et chèrement payés dans la résistance à l’intégrisme islamiste.

En résumé, plutôt que de servir des clans et leurs nomenklatura respectives qui se gavent, le chef de l’Etat peut faire le choix de canaliser la rente pétrolière vers la satisfaction des besoins sociaux de ses compatriotes, de prêter enfin attention à la détresse de la grande majorité du peuple Algérien et de la jeunesse en particulier.

L’Algérie d’Abdelaziz Bouteflika est plus que jamais à la croisée des chemins. Entre à la régression dans un régime totalitaire à l'abri d'une démocratie de façade ou le progrès démocratique et social dans la modernité.

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