Après la mort du PS, un seul parti d’opposition : le Peuple

Dans un Congrès de la deuxième Internationale (la socialiste) dans les années 70, François Mitterrand n’avait pas caché sa volonté à travers la création du Parti socialiste d’Epinay.  «Notre objectif fondamental, c’est de refaire un grand Parti socialiste sur le terrain occupé par le PC, afin de faire la démonstration que, sur les cinq millions d’électeurs communistes, trois millions peuvent voter socialiste».

Autant dire que la volonté de Mitterrand de manger le PC aura marché plus que de raison. Trente-cinq ans après dont deux septennats mitterrandiens et un quinquennat jospinien, les tiraillements intestins et fratricides du Parti socialiste font aujourd’hui de lui une coquille vide, sans programme, agrégat informe de baronnies provinciales.

Or une immense partie du peuple français, aux valeurs humanistes et républicaines, pas forcément articulées à un parti fait aujourd’hui front et va au devant et sans attirance pour l’offre politique existante.

Leur sursaut a étonné. Dans des petites salles de village qui accueillaient parfois deux-mille participants venus participer aux débats sur une abstruse Constitution européenne de 600 pages en 2005. Aujourd’hui dans des débats sur l’avenir des services publics, sur l’avenir de La Poste, notamment à Marseille, sur l’école publique, la laïcité, la méditerranée, le capitalisme, dans des pétitions, des revues, sur le web.

L’élan a certes achoppé, désemparé par l’échec des collectifs du non, par l’éclatement de la gauche, la victoire de Sarkozy. Mais les réformes de démantèlement de l’Etat social et républicain ont achevé de recomposer cette masse dépossédée de ses propres biens, de ses propres liens, de sa propre normalité.

Certes, cette masse est informe, non-organisée et non-structurée, s’affirmant pas encore par une voix commune, un nom commun, mais quand cela sera fait, comme après la guerre avec le CNR, c’est un nouvel Etat qu’elle devra reconstruire de ses propres mains. Et commune sera sa détermination. Ce parti n’a qu’un seul nom et qu’une seule motion : c’est le peuple !