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Campagne des présidentielles en Algérie : bataille vaine de slogans pour une partie jouée d'avance

La campagne électorale a débuté le jeudi 19 mars et prendra fin le lundi 6 avril. Les six candidats tentent de briser l'indifférence des Algériens pour un scrutin sans enjeu. Jeudi, les six concurrents se sont déployés à travers le pays pour prêcher la bonne parole. Les candidats figurants ont rivalisé d'envolées lyriques pour la forme et sans trop de prétention. Sans surprise, Abdelaziz Bouteflika est finalement le seul à présenter un programme clair, qui ne souffre d'aucune ambiguïté. Morçeaux choisis dans les discours des uns et des autres:

"Voter pour un changement et un renouveau de la société fondés sur le respect du choix du peuple", a recommandé depuis Tebessa, Moussa Touati président du Front National Algérien (FNA). Comprenne qui pourra, mais le peuple a bon dos, qui peut toujours servir à meubler les discours.

"Il faut libérer l'Etat et donner la souveraineté au peuple!" a clamé depuis Setif Louisa Hanoune du Parti des travailleurs. La candidate Trotskyste n'a pas froid aux yeux, elle se paie de gros mots. Cela n'engage à rien de toute façon.

"Opérer un changement au sommet de l'Etat pour permettre aux cadres montants d'exercer leurs droits à la gestion des affaires du pays", a proposé depuis Tlemcen Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD 54. Son ambition est légitime, mais il prêche dans le désert.

"Nous devons avoir de grands rêves pour ce pays", s'est exclamé depuis Alger Mohamed Saïd, numéro un du parti de la liberté et de la justice « PLJ». Des paroles à dormir debout.

"Mon programme est porteur d'un message d'espoir au moment où prévaut le désespoir", s'est vanté depuis Blida, la ville des roses, Mohamed Djahid Younsi,président du parti islamiste Nahda. Qui donc peut en douter? Au nom de la religion, c'est le sauveur surprême.

Abdelaziz Bouteflika enfin, a mis en branle une machine électorale abondamment alimentée de fonds publics avec le concours des partis de la "Coalition présidentielle" (FLN, RND et MSP) qui mobilisent les troupes de militants et la clientèle proche du sérail.

"Je suis porteur des mêmes idées et du même programme (que les dix dernières années): paix, réconciliation, développement économique et social", a assuré depuis Batna, le candidat "indépendant". Les Algériens n'ont aucun souci à se faire, il garantit la continuité. Autrement dit: le chômage à la hausse, les inégalités sociales, le désespoir des haragas, la corruption, l'obscurantisme qui fait tache d'huile et la main tendue aux terroristes islamistes.

Ainsi va la bataille entamée de slogans creux pour une partie jouée d'avance.

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