Changement climatique : le désastre annoncé dans les pays pauvres
C’est un cri d’alarme, un appel de détresse : le changement climatique, enjeu planétaire, s’annonce comme le coup de grâce qui écrasera les pays pauvres. Sécheresse, rareté croissante de l’eau, réduction des récoltes agricoles, multiplication des maladies… tous les phénomènes actuels qui mobilisent tant d’ONG vont dramatiquement s’amplifier. Plus vulnérables que le reste du monde, ces populations-là seront les premières à souffrir des retombées de ce chambardement dans le cycle naturel des saisons.
C’est dire le caractère plus que jamais vital de l’aide régulièrement promise et qui parvient en général au compte-goutte. «Au moins 4,5 millions d'enfants risquent de mourir, à moins que les dirigeants du monde ne décaissent des fonds supplémentaires pour aider les pays pauvres à lutter contre l'effet croissant du changement climatique», vient de mettre en garde Oxfam International, ONG humanitaire, dans un rapport rendu public dans la capitale kenyane de Nairobi.
Selon les évaluations de cette même organisation, contenues dans rapport intitulé "Au-delà de l'assistance", au moins 75 millions d'enfants pourront aller à l'école et 8,6 millions autres avoir accès aux traitements du VIH/SIDA si les pays pauvres sont aidés dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
Le thème figure en principe en tête de l’ordre du jour du troisième sommet du G20, prévu le 24 septembre. Barack Obama prononcera deux jours auparavant à l’ONU son premier discours sur cette sombre perspective.
L’appel des ONG à l’accroissement de l’aide en rapport avec les facteurs environnementaux sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr. Le risque est grand de voir les participants engager seulement une bataille de chiffre autour des engagements de réduction de CO2. Trop occupés à colmater les brèches d’un système qui prend l’eau de toute part, les pays riches ou émergents vont plutôt prendre soin de noyer cette question de l’aide à coup de nouvelles promesses, dans la fumée épaisse de beaux discours.
Il faut se rendre à l’évidence : faute d’un plus grand soutien des mouvements d’opinion et des réseaux internationaux de solidarité concrète avec les populations des pays pauvres, les appels et mise en garde des ONG resteront lettre morte devant un désastre annoncé.