Chantage
C’est la petite concession de Benjamin Netanyahu à Barack Obama qui sera auréolé prix Nobel de la paix le 10 décembre à Oslo : un gel de 10 mois de la colonisation en Cisjordanie et un appel à la reprise des négociations avec les palestiniens. Ces derniers ne veulent pas de ce gel temporaire et qui de plus ne s’applique pas à Jérusalem ? Peu importe, le geste ne leur est pas vraiment adressé.
«L’inquiétude des palestiniens est le dernier de nos soucis. Avant la question palestinienne, nous devons nous soucier de nos amis à travers le monde. Nous leur avons parlé et la plupart nous ont dit: Aidez-nous à vous aider», a grogné au micro de Radio Israël, le ministre d’extrême droite, Avigdor Lieberman, à la tête de la diplomatie israélienne.
Autrement dit, ce supposé « geste de bonne volonté » d’Israël est tout simplement destiné à faire bonne figure auprès de la communauté internationale et à fournir un semblant de succès diplomatique à Barack Obama afin qu’il relâche la pression, si tant est qu’il l’exerce vraiment.
En fait, Israël puissance occupante surarmée qui enferme et affame le peuple de Gaza contraint à creuser des tunnels pour vivre de la contrebande, et dresse un mur de l’apartheid en Cisjordanie, n’est en réalité aucunement prêt pour relancer les discussions de paix avec les palestiniens. La situation actuelle arrange bien les affaires de Nétanyahu, flanqué des extrémistes, sous l’œil des faucons.
Avec la complicité de l’Amérique et l’indifférence honteuse de l’Europe, le gel temporaire et partiel de la colonisation est tout bonnement un effet d’annonce. Et qui ressemble aussi à un chantage envers l’Autorité palestinienne. Dans le style « venez discuter, faute de quoi nous poursuivons l’occupation ! » Une avancée à reculons en direction de la paix et qui pourrait bien mettre une nouvelle fois le feu aux poudres