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Conflit Russie-Géorgie : le bégaiement de l’Otan devant les chars russes qui font du surplace.

De promesses en promesses de retrait, les troupes russes traînent les pieds sur le territoire Géorgien. Aux dernières nouvelles, devant l’insistance des pays occidentaux qui crient au scandale de l’occupation, les Russes annoncent qu’ils se donnent quelques jours pour se mettre en ordre de repli. Entre temps, l’Otan bombe le torse, mais en murmurant seulement quelques vagues intimidations.

Précédemment, les Etats-Unis avaient laissé planer la menace d’un barrage à l’entrée de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Tandis que Nicolas Sarkozy, président en exercice de l’Union européenne, avait, lui, mis en garde contre des « conséquences graves » sur les relations entre l’Europe et la Russie.

Le fait est que ces attitudes n’impressionnent visiblement pas Moscou, qui y voit un « parti pris » et une « protection » du président Géorgien. « La montagne a accouché d’une souris », a d’ailleurs commenté  Dmitri Rogozine, ambassadeur russe auprès de l’Otan, en réaction aux conclusions de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des 26 pays membres de l’organisation.

Cette guéguerre des mots est significative de la nouvelle donne.

La Russie n’est plus ce qu’elle fut au lendemain de la chute de l’empire soviétique. Le déclin a été freiné sous l’ère Poutine. Le pays s’est tant bien que mal reconstruit autour de ses capacités et de son potentiel énergétique.

La crise avec la Géorgie autour du statut de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie lui a offert l’opportunité d’une démonstration de force. L’occasion d’afficher une double volonté : donner avant tout un coup d’arrêt à la tentative d’encerclement opérée par les Etats-Unis, avec la complicité à peine voilée de l’Europe, et affirmer sa détermination à préserver une zone d’influence.

Sur ce dernier aspect (zone d'infuence), la question reste évidemment posée du sort des droits de l’Homme et des libertés. Mais l’opération menée par les Russe est réussie, c’est un constat indiscutable. Pour preuve, le bégaiement de l’Otan devant les chars de Medvedev qui font du surplace. 

Il est évident que la Géorgie n’a pas décidé de son propre chef d’intervenir en Ossétie du Sud, facteur déclencheur de la crise, après tout. Ce qui ressemble à un coup fourré concocté en plein Jeux Olympiques et en concertation avec les Etats-Unis s’est tragiquement retourné contre les populations civiles. Des centaines de morts et près de 100.000 déplacés selon les chiffres communiqués par le très discret Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies.

L’Histoire dira sans doute combien George W. Bush et Michaël Saakachvilli portent une lourde part de responsabilité dans ce conflit. La dramatique incompétence du premier, déjà à l’origine de tant de dégâts et d’enlisements dans l’horreur, n’a d’égal que l’aventurisme aveugle du second.

Tous deux sont en réalité complètement dépassés devant des équilibres géopolitiques en pleine recomposition.

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