Elections en Algérie : « l’Alliance présidentielle » ouvre le bal des courtisans
Abdelaziz Belkhadem, ex-chef du gouvernement algérien et chef de file du FLN, vient de donner le coup d’envoi de la campagne pour les présidentielles. Sans surprise l’initiative revêt la forme d’un soutien des partis dits de « l’Alliance présidentielle » à la candidature de Bouteflika pour un troisième mandat.
Ce dernier ayant auparavant pris soin de faire sauter le verrou constitutionnel, la voie lui est désormais grande ouverte. Confiant dans l’issue « heureuse » du prochain scrutin, Belkhadem s’est même permis de souhaiter que ces élections "soient plurielles, régulières et imprimées d'un esprit de concurrence, en présence des observateurs désirant y assister".
Chiche ! Relevons le défi ! Que Bouteflika commence donc par s’abstenir d’utiliser l’argent public pour mener sa campagne, que les moyens soient équitablement répartis entre tous les candidats, que les temps de parole et les médias ne soient pas monopolisés à longueur de journée par des hordes d’opportunistes lâchement dévoués à la « nomenklatura » à la sauce algérienne. Et surtout, que la fraude électorale, devenue quasiment systématique dans ce pays, ne vienne pas détourner l’expression citoyenne.
Le pouvoir algérien osera-t-il tenir un tel défi ? Rien n’est moins sûr tant il se pourrait que la sanction populaire soit très sévère. Il n’est pas d’illusions à se faire, le régime ne tentera cette aventure d'une consultation électorale imprégnée de démocratie. Le pari est trop risqué, les dès sont donc pipés.
Dès lors, l’Alliance présidentielle se contente seulement d’ouvrir le bal des courtisans.