En attendant Obama
Israël est sur le point d’achever cette sale besogne qu’il mène périodiquement sur la bande de Gaza. Et comme à son habitude, l’Etat hébreu s’est joué de la communauté internationale et notamment de l’Europe dont la position est plus que lamentable sur la question, avec la complicité toujours acquise de l’Amérique. Toutes les conditions étaient en réalité réunies pour son intervention militaire, que les gouvernants voulaient cette fois particulièrement meurtrière, afin de gommer l’impression d’échec de la guerre du Liban en 2006 et prendre un peu «d’avance» dans ce qui se présente au fil des ans comme une vaste entreprise de «nettoyage ethnique» autour de ses frontières.
Le blocus imposé au Gazaouïs, une véritable opération d’asphyxie organisée avec la fermeture régulière des points de passage, a permis de maintenir la pression sur le Hamas pour justement l’amener vers le tir de roquettes. Mouvement extrémiste qui entretient des positions radicales à l’égard de son voisin juif, ce dernier ne pouvait que céder à cette tentation.
La trêve conclue pour six mois était surtout destinée à faire bonne impression sur la scène diplomatique. Une grosse supercherie en fait, car Israël n’a jamais desserré l’étau aux frontières avec Gaza, privant ses habitants de l’essentiel, concédant le transit de l’aide humanitaire au compte-goutte.
Les groupes armés du Hamas et des autres factions en ébullition, il ne restait plus qu’à sonner le rassemblement des troupes pour avancer sur Gaza.
Salve de déclarations politiques de Tzipi Livini, ministre des Affaires étrangères, et d'Ehud Barak, ministre de la Défense, tirs de roquettes (très attendus), images de familles israéliennes épouvantées devant des impacts… le décor était planté pour pilonner à l’aveugle. Les victimes civiles ? Elles sont inévitables vu la densité de la population, on ne peut que le regretter.
La « pluie de roquettes » n’a pas cessé pour autant ? Le Hamas bouge encore ? Ce n’est pas bien grave, et c’est même bien ainsi, il peut encore servir la prochaine fois à justifier d’aussi belles opérations de «nettoyage».
Un bon millier de morts, dont de nombreux enfants, plus de quatre mille blessés pour ce que l’on sait, dans une ville éventrée, mise hors d’état de fonctionner avant longtemps… le compte est presque bon. Reste plus qu’à pousser en avant, et vite avant que leurs mères ne commencent à s’inquiéter, quelques milliers de réservistes pour les « finitions » sur le cœur de ville, improviser une occupation des espaces urbains, fut-elle de courte durée, semer la terreur surtout avant de remballer avec le sentiment du travail accompli. En attendant Obama...