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Guadeloupe : une gestion lamentable de la crise par le pourrissement

En Guadeloupe, le MEDEF et le gouvernement torpillent les avancées dans la négociation autour de la question essentielle des salaires. Une stratégie de pourissement du conflit, qui provoque en métropole des discours d'hostilité à l’égard des  Français d'Outre-mer.

Six organisations patronales majoritaires sur l'île ont accepté le principe d'une hausse de 200 euros en deux ans, à la condition que sa prise en charge soit partagée par l'État. De leur côté les collectivités locales sont disposées à apporter une contribution de 50 euros sous forme de prêt.

Un montage jugé acceptable par les parties et qui pourrait donc permettre une sortie de crise parfaitement valable. C'était sans compter avec le cynisme du MEDEF, auquel sont affiliés les grands patrons, et la manœuvre du gouvernement qui compte à l'évidence pousser le LKP (collectif contre l'exploitation) dans ses derniers retranchements.

L'organisation de Laurence Parisot a rejeté l'accord et le préfet a surenchéri au nom de la sacro-sainte non-intervention de l'État, estimant que ce dernier «n'avait pas à financer les augmentations de salaires dans le privé ».

La situation est pourtant spécifique en Guadeloupe où ce même privé justement jouit de situations de monopoles, pratique la discrimination à l'emploi, marginalise toute une jeunesse dans l'impasse du chômage, et s'engraisse de profits avec la bénédiction de l'État.

Après un mois d'indifférence calculée, Nicolas Sarkozy a fait une brève apparition pour débloquer une poignée de crédits et renvoyer à des "états généraux" aux contours flous. Il laisse à présent le soin à son premier ministre, François Fillon, de se dépatouiller en évitant de trop lâcher du lest.

L'Etat français donne le sentiment de négliger le mouvement social Guadeloupéen. Il semble surtout vouloir faire passer le message de l'intransigeance des syndicalistes devant la bonne volonté des pouvoirs publics envers des territoires de "seconde zone", qui ne sauraient prendre le pas devant la situation en métropole. Une perception déjà fortement présente dans la société française.

Il n'est d'ailleurs pas étonnant d'assister à une montée de discours nauséabonds qui fustigent "l'assistanat" des DOM-TOM et versent dans le racisme. Les commentaires de l'actualité sur l'île donnent malheureusement à voir cette face crasseuse d'un courant de l'opinion française. Les "dupont-la-Joie" sortent du bois et prennent leur plume.

Au-delà du bras de fer sur le terrain social, c est l'autre facette du pourrissement résultat d'une gestion lamentable de la crise.

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