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La Chine n’a pas fini de fasciner le reste du monde

La Chine a gagné la première médaille d’or des 29èmes Olympiades. Celle de la cérémonie d’ouverture, organisée sans faille, avec la précision de l’horloger. Une fresque resplendissante de sa civilisation a tenu en haleine des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde. Cette alchimie-là était prévisible et attendue. Nul ne pouvait en douter.

 

La Chine est entrée par effraction dans le camp des grandes puissances économiques. Les ressorts de sa compétitivité ont brisé les barrières de tous les marchés occidentaux. Aux yeux de la grande majorité des Chinois, les Jeux de Pékin sont à n’en point douter un moment de consécration de cet élan vers les sommets de la croissance.

Bien sûr, il y a, à l’ombre de ce tableau, les atteintes aux droits de l’Homme, la répression politique, la censure et autres pratiques nourries à la source du totalitarisme. Mais qui donc peut vraiment croire que c’est là le souci des dirigeants européens qui ont boudé la cérémonie ? Ceux-ci s’accommodent pourtant, et en toute conscience, de l’écrasement des droits et libertés dans nombre de pays. Ne trouvent rien à redire devant des despotes tapis derrière des démocraties de façade aux quatre coins du monde.

Pas plus que Georges W.Bush qui a réduit l'Irak en cendres et disposé de la vie de milliers de citoyens américains, ils ne méritent une once de crédibilité. Leur souci est d’un autre ordre. Il leur faut surtout tenir tête, encore une fois, la dernière sans doute, à la puissance chinoise montante. Ils méritent la médaille de l’hypocrisie.

Devons-nous pour autant observer le silence devant les dérives du régime chinois ? Sûrement pas. Mais encore faut-il porter les voix et les actes hors des sentiers hypermédiatisés, dont on se demande quels intérêts ils servent vraiment.

Les « sorties » de Reporters sans Frontières (RSF), par exemple, aident plus la communication de Robert Ménard, son président, qu’elles n’améliorent le sort des prisonniers politiques chinois. Tout autant que les vociférations du député Conh-Bendit, dans le confort du Parlement européen, ces sorties-là sont peut-être spectaculaires mais fatalement improductives.

Il faut se rendre à l’évidence : le pouvoir chinois est une muraille gardienne d’un système qui se moule de façon inédite dans l’économie de marché. Il a une seule logique : la course à la croissance à tout prix. Il est illusoire d’en attendre des avancées extraordinaires vers plus de démocratie.

Le tapage médiatique, en France notamment, aura pour seul résultat de le braquer encore contre le moindre espace d’expression non balisé. Les associations qui dénoncent les atteintes aux libertés en Chine gagneraient à être moins arrogantes.

Mieux vaut peut-être se montrer plus modeste. Mettre à profit toutes les opportunités d’ouverture et multiplier les liens avec la société civile chinoise, dont on a sûrement beaucoup à apprendre. Ouvrir grands les bras à la Chine, ce pays aux ressources inépuisables, qui n’a pas fini de fasciner le reste du monde.

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