La protection des droits de l'enfant reste un grand défi
Le 20 novembre 1989, la Convention relative aux droits de l'enfant est adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies. Vingt ans après, malgré la ratification par 193 pays, le traité a vu son application mise à mal, ont déploré vendredi d'importants responsables de l'ONU.
"La réalisation des droits que stipule la convention reste un grand défi", a reconnu le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'une cérémonie organisée au siège de l'ONU à New York pour commémorer le 20e anniversaire de l'adoption de la Convention.
Considérée comme étant un document phare, la convention a fait ressortir une série de droits universels pour les enfants, tels que le droit à un nom et à une nationalité, ainsi que le droit à l'éducation, aux soins médicaux et à la protection contre abus et exploitations.
Le responsable en chef de l'ONU a déploré le fait que des millions d'enfants dans le monde trépassent avant l'âge de cinq ans pour des causes dont une bonne partie est évitable, ajoutant que des millions d'autres souffrent de sous-alimentation, du manque d'eau propre, du non accès à l'éducation, et tombent victimes de violences et d'exploitations.
"C'est la raison pour laquelle les enfants devraient toujours être la première exigence de notre attention et nos ressources", a déclaré M. Ban, qui a rencontré plus tôt dans la journée des jeunes venant du Brésil, du Kenya et du Pakistan.
"Les enfants doivent être au centre de nos réflexions sur le changement climatique, la crise alimentaire, et sur d'autres défis que nous abordons quotidiennement", a-t-il observé.
Pour sa part, la directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef), Ann Veneman, a reconnu qu'il reste beaucoup à faire sur le plan de la protection des droits de l'enfant.
"Le fait qu'environ 8,8 millions d'enfants continuent à mourir avant de célébrer leur 5e anniversaire est simplement inacceptable", a martelé Mme Veneman.
Elle a fait état des exemples tragiques dont elle a été le témoin.
"J'ai parlé avec des filles dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où les sévices sexuels, les pillages, les incendies de maisons et les tueries marquent leur vie quotidienne... J'ai rencontré des garçons qui ont été enlevés de leur famille pour être forcés à s'engager dans les combats dans leur propre pays, voire dans leur propre communauté", a-t-elle révélé.
"A l'occasion du 20e anniversaire de la convention, retenons les épouvantables transgressions des droits qui ont lieu presque quotidiennement contre les plus innocents des innocents, les enfants", a déclaré Mme Veneman.
"Le monde doit s'appuyer sur les progrès réalisés pour assurer que des histoires, comme les leurs, fassent partie du passé", a insisté Mme Veneman.