La vie politique en France : le calme estival avant la tempête
Le chef de l’Etat Français gagne 4 points dans le baromètre CSA, qui surveille mensuellement l’évolution de sa cote de popularité. Un petit saut qui émerveille sa majorité, laquelle fait mine d’oublier que 51% des Français ne lui font toujours pas confiance, selon le même sondage. Les tendances ainsi dessinées traduisent la réalité de l’opinion.
En effet, le cours des évènements politiques du mois de juillet a été plutôt profitable au président Français. A commencer par le lancement, à la mi-juillet, en grande pompe et sans accroc, de l’Union pour la Méditerranée (UPM).
La libération de la franco-colombienne Ingrid Bétancourt a aussi beaucoup joué. Nicolas Sarkozy n’était certes pour rien dans le dénouement de cette affaire, mais il en avait fait un cheval de bataille. L’ex-otage des Farc a abondement loué les précédents efforts diplomatiques de la France et l’attention de son président. Les audiences et réceptions fortement médiatisées ont fait le reste, attribuant à Nicolas Sarkozy le rôle de sauveur suprême.
L’accueil dans une ambiance bon enfant de Barack Obama, et sans trop en faire aussi pour ne pas froisser son rival Jon MacCain, a donné une touche supplémentaire à l’image, très recherchée, d’un président « jeune et sympa ».
Alors qu’il était jusque-là au plus bas dans les sondages, ce dernier a ainsi récolté sur le terrain de la politique extérieur de quoi redorer son blason. Et compenser aussi le revers subi en tant que président en exercice de l’UE, avec le « non » irlandais au Traité de Lisbonne.
Au plan intérieur, l’impopularité persiste cependant. Certes, les syndicats semblent avoir été quelque peu sonnés par les mesures en cacade qui transforment le paysage social français. Mais la rentrée pourrait bien être plutôt houleuse.
Entre la réduction massive des postes dans le secteur public, la suppression des 35h hebdomadaires, la refonte du code du travail et l’augmentation des dépenses de santé, la coupe est pleine en effet.
Nicolas Sarkozy savoure donc une embellie dans les sondages au cœur de l’été. Mais peut-être est-ce seulement l'effet du calme estival avant la tempête.