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Le G20 2009, un conclave d’apprentis sorciers face au désastre social annoncé

Attachez donc votre wagon à notre locomotive et tentons de sortir ensemble du bourbier ! C’est ce que vient de recommander Barak Obama aux autres membres du G20 et aux Européens en particulier, dans une tribune publiée par le quotidien français Le Monde, à quelques jours du sommet qui doit se tenir à Londres les 2 et 3 avril.

« Les Etats-Unis sont prêts à assumer leur leadership », assure-t-il, mais il faut adopter en urgence leur prescription de remèdes à la crise. A savoir : muscler les plans de relance en injectant massivement de l’argent, restaurer le crédit pour relancer la consommation, se détourner des tentations protectionnistes et soutenir le commerce international. L’économie américaine pourrait ainsi se remettre vite à respirer et trouver la force d’entraîner le reste du monde hors du tunnel de la récession.

Les pays européens, la France en tête, posent comme priorité la nécessité de mettre de l’ordre dans le fonctionnement des marchés financiers, de garantir la transparence, "moraliser" les comportements, imposer des règles de conduite, étouffer les paradis fiscaux et les réseaux de blanchiment d’argent.

Gordon Brown, premier ministre britannique, insiste pour sa part sur le nouveau souffle indispensable au Fonds monétaire international (FMI), dont il faut selon lui doubler le budget.

En résumé, les Américains se veulent pragmatiques, ils bombent le torse et escomptent redonner une nouvelle santé à leur économie en recréant les conditions d’une saine concurrence interne et externe, avec les doses homéopathiques de traitement social promises par Obama.

Les Européens tablent, eux, sur la moralisation des comportements et l’assainissement des sphères du capitalisme financier pour ramener la confiance en complément de leurs plans de relance respectifs, déployés en rangs dispersés. Les économies dites émergentes attendent de suivre le rythme en espérant beaucoup du redemarrage américain.

Plus que le contenu des mesures, c’est donc à l’évidence l’ordre des priorités qui alimentera sans doute les discussions à la recherche d'un consensus, au prochain sommet du G20.

Ce rassemblement au chevet de l’économie mondiale qui s’asphyxie n’en donne pas moins le sentiment d’un événement inutile. Cette montagne-là va sûrement accoucher d’une souris.

Et pour cause, les pouvoirs politiques des grandes puissances s’agitent pour seulement réparer les dégâts, colmater des brèches, remettre en marche la machine économique mondiale qui s’est enrayée.

Au mieux, ils se soucient de soulager les peines des laissés-pour-compte et de les faire patienter. Sans doute vont-ils aussi consentir à distribuer plus de miettes aux pays pauvres pour rouvrir des débouchés et freiner les flux d’émigration.

Les facteurs à l’origine de cette déconfiture sont pourtant d’ordre systémique, sournoisement nourris de la répartition inégale des richesses, de la subordination diabolique du Travail au Capital, du rétrécissement des périmètres des services publics, au profit de l’emballement aveugle des seules lois du marché.

Face à ce qui s’annonce comme un véritable désastre au plan social, les « grands » de ce triste monde s’attaquent en réalité aux symptômes plutôt qu’à la maladie.

Ainsi, le G20 2009 pourrait bien rester dans l’Histoire comme un conclave d’apprentis sorciers surtout soucieux de sauver du naufrage un système devenu fou, sans mesurer les risques d’explosions sociales à venir.

Des séismes à répétition, dont il faudra enfin tenir compte pour rompre avec un capitalisme pourrissant devenu source intarissable de régressions, en contradiction avec les avancées de la science, de la technologie, de la pensée et des droits de l’Homme.

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