Le drame de la famine n’est plus d’actualité
Piochée dans le filtre d’une agence de presse, cette info qui passe presque inaperçue : l’Italie octroie une contribution supplémentaire de 14 millions d’euros à L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Son directeur général, Jacques Diouf salue ce geste « à un moment où la hausse spectaculaire des prix alimentaires menace la vie de millions de pauvres dans les pays en développement ».
Les pauvres, la faim dans le monde ? Mais qui donc s’en souci par les temps qui courent? Passées les émeutes qui ont secoué, au mois d’avril, l’Egypte, le Maroc et nombre de pays d’Afrique et d’Asie, ce fléau est passé aux oubliettes.
Les médias des pays occidentaux sont plutôt à l’écoute des gémissements des banques sous le coup de la crise du « subprime » et de la colère des automobilistes devant la flambée des prix à la pompe. A chacun ses problèmes.
Et d’ailleurs, le drame de la famine ne surprend plus personne. C’est une donnée intégrée que celle d’une opulence indécente dans une partie de la planète, tandis que s’étranglent par ailleurs de misère des centaines de millions d’enfants, de femmes et d’hommes.
Les aides ? Il en est question au fil des sommets des pays riches, mais dans l’intervalle flottent seulement des promesses. Or, selon l'ONU, pour chaque augmentation de 1 % du prix des denrées de base, 16 millions de personnes supplémentaires sont plongées dans l'insécurité alimentaire.
Au train où vont les choses, avec la spéculation sur les produits agricoles, la poussée des pays émergents et le désordre climatique, peut-être ces aides pourront-elles, une fois vraiment débloquées, atténuer ou reporter ce qui s’annonce comme un désastre.
Il faut se rendre à l’évidence. Pour un début de solution pérenne à la faim dans le monde, il importe de s’attaquer aux germes de la crise, de changer la nature des relations entre le Nord et le Sud, de les mettre à l’abri des dérives d’une mondialisation aveuglément libérale.
Autrement dit, protéger les plus faibles et les plus démunis d’un système devenu fou.