Le prix Nobel 2009 de la paix est un sourire d’espoir
Barack Obama chef de guerre en Afghanistan mérite-t-il le prix Nobel de la paix ? L’honorable institution ne serait-elle pas allée trop vite en lui décernant cette distinction, d’autant que la liste des nominés était sans doute préétablie quelques mois seulement après son élection ? Ce genre de questions a suscité moult commentaires dans les médias, non sans déclencher quelques poussées de racisme outre-atlantique et en Europe. Le président américain lui-même n’a pas manqué d’exprimer sa surprise, tant la nouvelle était inattendue, jugée au moins prématurée dans son portée.
Quoique diversement apprécié et source de controverses, le choix du comité Nobel n’en reste pas moins très pertinent au regard du passé récent et du futur proche de l’état du monde, tout à fait conforme au principe de récompense de personnalités « ayant apporté le plus grand bénéfice à l'humanité ».
En primant Barack Hussein Obama, l’institution a voulu saluer l’entrée retentissante sur la scène internationale de cet homme-fusée,sa vision du monde et son discours apaisant en rupture totale avec la voie de son sinistre prédécesseur, dangereusement réduite à l’opposition entre "le camp du bien" et celui "du mal". Le premier président noir des Etats-Unis n’a pas hésité à « tendre la main » au monde arabe et musulman, y compris à l’Iran pourtant suspecté d’avancer à grands pas sur le chemin du nucléaire.
En auréolant cette personnalité sans attendre les résultats de son action, le comité Nobel a également donné une formidable impulsion aux efforts en direction de la paix dans le monde et tout particulièrement dans la région poudrière du Proche et Moyen-Orient.
Désormais, sauf à prendre le risque de provoquer une grande déception devant un recul dans sa démarche, Barack Obama a tout intérêt à dissuader Israël d’attaquer l’Iran, et surtout, à accélérer les négociations qui patinent entre Israéliens et Palestiniens, bloquées par l’obstination de l’Etat hébreu à poursuivre la colonisation en Cisjordanie et l’enfermement des populations de Gaza dans l’enfer du blocus.
Vu sous cet angle, le prix Nobel 2009 de la paix est un sourire d’espoir.
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