sfy39587stp17
Aller au contenu principal

Le processus de paix au Proche-Orient, comme un travail de Sisyphe, imposé par l’Etat Hébreu

Que sont donc devenues les négociations de paix au Proche-Orient ? Elles sont évidement au point mort, mais pas seulement. Tout semble indiquer que la moindre petite avancée est plus que jamais sérieusement compromise. Pierre d’achoppement, le rejet, plus ou moins explicite, par le gouvernement Israélien de la création d’un Etat palestinien, constitue désormais un obstacle de taille à toute reprise effective des pourparlers.

Benyamin Nétayahu, Premier ministre, s’est jusque-là contenté de vagues déclarations sur le thème de la paix, mais sans jamais prononcer le mot Etat, en évoquant les palestiniens, sans même faire la moindre allusion à cette condition. Quant à son ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre, Avigdor Lieberman, chef du parti d’extrême droite "Israël Beiteinou", il a clairement exprimé sa volonté de faire table rase des résultats obtenus et d’imposer à ses interlocuteurs les conditions d’une suprématie totale de l’Etat Hébreu, accompagnée d’une expulsion des Arabes israéliens hors de frontières.

La réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre du côté des palestiniens. "Le rejet par le gouvernement israélien du principe des deux Etats signifie le rejet des négociations", a récemment rétorqué le négociateur, Saeb Erekat, posant cette exigence, comme préalable à toute reprise des discutions, en vertu des accords déjà signés.

En attendant, force est de constater que l’Europe reste étrangement silencieuse devant le nouveau mur qui est ainsi érigé par Israël sur le chemin de la paix.

En fait, et sans surprise, la balle est surtout dans le camp des Etats-Unis, qui se doivent d’imposer à leur allié de respecter la voie ouverte en novembre 2007 à Annapolis, sur une initiative de l'ancien président américain. L’une des rares d’ailleurs à inscrire à l’actif du tristement célèbre George W. Bush.

« Nous estimons que seule la paix pourrait nous mener vers la solution, à savoir celle de deux Etats (palestinien et israélien) et c'est pour cela que nous sommes en train de travailler et nous espérons atteindre cet objectif", a déclaré mardi à Alger George John Mitchell, émissaire américain au Moyen-Orient.

Barack Obama se fixe ainsi comme première étape de ramener les Israéliens à la table de négociations. Mais encore faut-il qu’il parvienne avant tout chose à stopper l’expansion coloniale en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et à faire lever le blocus sur Gaza. Deux conditions absolument indispensables pour redonner du crédit à l’Autorité palestinienne, considérablement affaiblie par l’agression israélienne. Sachant aussi que l’implosion de l’unité palestinienne est bien entendu pain béni pour tous les faucons qui ont investi le gouvernement Nétanyahu.

Face à cet imbroglio, la diplomatie américaine semble vouloir manoeuvrer avec précaution. En ménageant l’allié israélien, mais sans compromettre les chances d'avancer, même à petits pas. Le dénouement de ce conflit interminable et le réchauffement des relations avec l'Iran, ennemi juré d'Israël, constituant les deux facettes d'une même stratégie.

Ainsi, plus d’un millier de morts et des centaines de blessés après, dans Gaza en ruine sous l’enfer du blocus, les compteurs du processus de paix sont remis à zéro. Comme devant un travail de Sisyphe, imposé par l’Etat Hébreu.

sfy39587stp16