Le tour de passe-passe de Sarkozy : l’alibi de la crise pour accélérer les réformes libérales
Qu’a donc dit de particulièrement nouveau Nicolas Sarkozy aux Français, lors de son discours de jeudi soir à Toulon sur le thème de l’économie? En réalité, rien qu’ils ne sachent déjà.
En effet, l’érosion du pouvoir d’achat ne connaît pas de répit, le chômage est déjà de retour et la précarité du travail se généralise. Très attendu le discours de Toulon n’a ainsi fait que confirmer dans l’opinion la crainte de voir la situation s’empirer: un discours exutoire, sans l’ombre d’une proposition concrète pour amortir les secousses qui s’annoncent...
Mais le président français peut-il vraiment en faire ? Rien n’est moins sûr. Les marges de manœuvres sont certes réduites, mais pas seulement. Nicolas Sarkozy est surtout empêtré dans une contradiction. Le libéralisme qu’il fustige soudainement est au cœur de toute sa politique de réformes.
Celle-ci s’emploie à démanteler le modèle social français, sans doute le plus progressiste au monde. Elle affaiblit le secteur public et accélère les privatisations de grands ensembles économiques. Elle encourage le travail précaire et préserve l’intérêt exclusif du patronat.
Pour sortir de cette contradiction, Nicolas Sarkozy pointe du doigt le "capitalisme financier" où pullulent les spéculateurs et qui peut être source de catastrophes. Mais le fait est que ce capitalisme-là est partie intégrante d’un seul et même système qui prend racine dans la répartition inégale des richesses entre le capital et le travail.
Là n’est cependant pas le souci premier du chef de la droite française aux commandes. Il lui faut surtout donner une image de président qui « parle vrai » et en profiter pour accélérer des réformes...libérales.