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Les Palestiniens cherchent un statut de membre à part entier à l'ONU

L'Autorité nationale palestinienne (ANP) cherche à devenir un membre à part entier au Conseil de sécurité de l'ONU, rapporte samedi le quotidien Al- Hayyat basé à Londres. Le négociateur palestinien Saeb Erekat, qui s'est exprimé dimanche à la Radio de l'armée israélienne, a confirmé cette intention.

Si un siège de l'ONU n'équivaut pas à un Etat en termes juridiques, cela contribuerait aux efforts des Palestiniens pour obtenir la reconnaissance internationale de leur Etat.

Ce n'est pas la première fois que les Palestiniens parlent d'une telle option, mais les actions menées dans le passé montraient qu'il ne s'agissait d'une vaine menace.

Pourquoi maintenant?

L'idée d'obtenir un siège à part entier au Conseil de sécurité intervient au moment où la partie palestinienne a constaté un changement de la position américaine quelque peu en faveur d'Israël.

L'administration Obama semblait soutenir la demande palestiniene selon laquelle les négociations de paix ne pourraitent pas reprendre sans un gel total de la construction des colonies de peuplement par les Israéliens. Pourtant, à la fin du mois d'octobre, le gouvernement américain a fait une volte-face, puisque la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en visite en Israël, a déclaré que le gel de la construction des colonies juives n'étaient jamais une condition préalable aux négociations. Elle a aussi fait l'éloge de ce qu'a fait jusqu'ici le gouvernement israélien du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Les Palestiniens sont très déçus par la déclaration de Hillary Clinton. Ce développement a fait suite à des nouvelles selon lesquelles les Américains et les Européens auraient fait pression sur la direction palestienienne pour un report de l'adoption internationale du rapport Goldstone portant sur le comportement de l'armée israélienne dans la guerre de Gaza. Le rapport indique qu'Israël aurait commis des crimes de guerre.

"Le processus que mènent les Etats-Unis, qui vise à pousser les parties à reprendre les négociations, est une impasse. Il n'y a pas de chance pour un accord bilatéral israélo-palestinien dans un avenir prévisible", a indiqué Gershon Baskin, directeur israélien et fondateur du Centre de recherche et d'information Israël- Palestine.

M. Baskin est l'un des fermes partisans de l'établissement d'un Etat palestinien par voie unilatérale.

Comment la procédure fonctionne-t-elle?

Selon la version du processus avancé par Baskin, la communauté internationale accorde d'abord le statut de membre à part entier à l'ONU à la Palestine. A ce point, Israël serait censé violer la chartre onusien en occupant les territoires d'un membre de l'ONU. Le Conseil de sécurité lance ensuite un mécanisme pour garantir le retrait israélien des territoires palestiniens.

Cependant, il exite certains obstacles pour ce processus. Théoriquement, il y a un Etat palestinien depuis 21 ans. Le 15 novembre 1988, le Conseil nationale palestinien a proclamé l'établissement de l'Etat palestinien avec Jerusalem comme sa capitale.

Mais peu de pays ont reconnu l'Etat palestinien alors que d'autres ont accordé un reconnaissance partielle. Pour Ruth Lapidoth, professeur honoraire en droit international de l'Université Hébreu de Jerusalem, cet échec s'explique par le fait que la Palestine ne répondait pas aux critères nécessaire pour proclamer la fondation d'un Etat, à savoir, territoire, population, gouvernement effectif et aptitude à nouer des relations internationales.

Quelles sont le chances de succès?

Selon Lapidoth, le fait que les Palestiniens n'ont pas un gouvernement effectif a empêché et  continuera à contrecarrer leurs efforts d'établir un Etat palestinien.

En ce qui concerne la Cisjordanie, le contrôle de sécurité par Israël signifie que les Palestiniens ne bénéficie pas d'un contrôle gouvernementale complet. Il n'exite pas de gouvernance interne effective à cause de la confrontation entre le Fatah, qui contrôle la Cisjordanie, et le Hamas, qui s'est emparé de la bande de Gaza.

M. Lapidoth a affirmé que les démarches des Palestiniens à l'ONU ne pourraient garantir toute forme d'Etat palestinien légitime car les demandes légales ne sont pas satisfaites.

Tout ce que l'ONU peut faire est d'accepter la Paletince comme membre de l'Assemblée générale, ce qui a nécessite l'approbation du Conseil de sécurité et puis l'accord des des deux tiers des membres de l'Assemblée.

"L'admission à l'ONU signifie (...) un statut au sein de l'ONU mais cela ne signifie pas la reconnaissance par tous les Etats smembres", a indiqué Lapidoth.

Pour cette raison, Lapidoth estime que les déclarations faites ces deux derniers jours par les Palestiniens en ce qui concerne l'unilatéralisme sont plutôt une sorte de "propagande".

M. Baskin s'est déclaré plus optimiste, affirmant que cela va marcher en raison de l'impasse actuelle dans le processus de paix. Il a ajouté que le succès de ce processus a besoin du soutien du gouvernement américain.

M. Baskin, qui s'est rendu récemment à Washington, a indiqué qu'il y a un soutien croissant là-bas à l'unilatéralisme. Mais on ne sait pas le niveau de soutien de la part de la Maison Blanche et du département d'Etat.

"Les Palestiniens se font une idée de la situation maintenant, mais ce qui est nécessaire pour les Américains est de comprendre que nous sommes dans l'impasse et de changer de cap", a-t-il déclaré.

La tentative des Palestiniens pour obtenir un statut de membre à part entier à l'ONU pourrait ne pas changer la réalité, mais elle pourrait changer l'analyse de la réalité.

"En changeant l'analyse de la réalité, vous pouvez espérer un changement de la réalité", a relevé M. Baskin.

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