Marseille : « L’Aïd dans la Cité », un jet de lumière pour un Islam aux couleurs de la fête
L’accroche ne passe pas inaperçue dans le centre-ville et les quartiers populaires de Marseille : « L’Aïd dans la Cité, une fête à partager », cinquième édition d’un événement organisé par l’Union des Familles Musulmanes (UFM), invite à vivre cette fête religieuse dans une ambiance culturelle et artistique. Expositions, concert, théâtre, cinéma, ateliers, contes, conférences-débat… une succession de moments ont précédé le jour de la cérémonie religieuse, prévue cette année pour le 8 décembre. L’initiative de l’UFM est à saluer pour au moins deux raisons:
« L’Aïd dans la Cité » a trouvé sa place dans le cycle des évènements festifs marseillais. Son empreinte est désormais inscrite sur l’image d’une ville méditerranéenne riche de sa diversité. Elle renforce le signal fort de tolérance et du « vivre ensemble », le lien qui fait reculer les idées de l’extrême droite. Toujours en embuscade, celle-ci ne dort que d’un œil sur la Canebière.
L’association rompt surtout avec les clichés habituels qui résument cette célébration au seul sacrifice de milliers de moutons (environ 10.000 dans le département) et à la sempiternelle question de mise à disposition de sites adaptés.
Elle donne à voir et à vivre une autre conception de la religion musulmane, en rupture avec le prosélytisme rampant autour des quartiers populaires, piège tendu de l’intégrisme aux jeunes franco-maghrébins que les difficultés d’intégration sociales ont laissé sur le carreau, aux portes des cages d’escaliers.
Un pied de nez aux "barbus" en somme, un jet de lumière qui détourne des prêches incendiaires.
L’expérience marseillaise de « L’Aïd dans la Cité » a valeur d’exemple et de référence, car elle donne à l’Islam les couleurs de la fête dont ont sûrement bien besoin les musulmans de France.