Mettre la Russie à l’index, le plus mauvais des choix
S’exprimant devant la Conférence annuelle des ambassadeurs, le chef de l’Etat français et président en exercice du Conseil européen, s’est montré ferme envers la Russie.
Nicolas Sarkozy a demandé le retrait « sans délai » des forces russes encore présentes en Géorgie, accusant Moscou de vouloir tout bonnement procéder à un « changement unilatéral des frontières » de la Géorgie, ce qui est « inacceptable ».
Sans surprise, le chef de l’Etat français à tout de même mis un bémol dans le ton et dans les propos, rejetant toute idée d’une nouvelle guerre froide. « Personne ne souhaite y revenir » a-t-il dit, assurant que « l’Otan n’est pas un adversaire, mais un partenaire de la Russie ».
Le tollé qu’à soulevé la reconnaissance par la Russie de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, semble ainsi laisser progressivement place à la recherche de solutions politiques.
Les pays occidentaux manquent en effet d’arguments suite à la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo. Il leur faut surtout à présent réparer la bourde commise par le président Géorgien qui s’est empressé de donner le bâton pour se faire battre en attaquant l’Ossétie du Sud.
Son alignement pour le moins provocant sur les pays de l’Otan et son insistance à vouloir intégrer l’organisation ne pouvait qu’accentuer le sentiment d’encerclement ressenti par la Russie.
Au-delà des discours de principe sur le ton de la fermeté, les pays occidentaux n’ont en réalité aucunement intérêt à isoler la Russie. L’Europe surtout gagnerait à saisir l’opportunité de cette crise à ses portes pour adopter une attitude indépendante de Washington.
Une Russie mise à l’index, accusée de manifester « une volonté de restauration impériale » ne peut que se braquer.
Il revient à la présidence de l’UE de faire preuve d’ingéniosité et de trouver le juste équilibre pour exister aux côtés d’une puissance de retour sur un échiquier international renouvelé.