Nicolas Sarkozy redore son blason
On l’aura beaucoup vu et entendu. Au démarrage, en grande pompe, de l’Union pour la Méditerranée, Nicolas Sarkozy a occupé la scène diplomatique de bout en bout.
Il ne s’est pas contenté d’accueillir la quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Après s’être longuement démené pour amener tout ce beau monde à la même table, il s’est empressé de mettre en contact Mahmoud Abbas et Ehud Olmert et de faire dire à tous les deux que le moment est proche d’un accord de paix.
Il a aussi habilement organisé le retour de la Syrie sur la scène internationale, désormais disponible pour une normalisation des relations avec le Liban.
La France de Nicolas Sarkozy fait ainsi son retour au Proche-Orient. Le moment est évidemment propice, dans un contexte de fin de mandat aux Etats Unis. Il y a en effet comme un temps mort diplomatique dans la région pour l’oncle Sam.
Mais passé le cap de ces élections, il faudra une nouvelle fois compter avec la politique de la superpuissance et de ses relations privilégiées avec l’Etat Hébreu.
C’est certes là un facteur d’incertitude, mais le président français n’en paraît pas moins quelque peu en avance sur le terrain. Tout comme Bill Clinton en 1993 avec Yasser Arafat et Yitshak Rabin, il est parvenu à s’afficher derrière une poignée de main.
Sans surprise la question du Proche-Orient aura donc marqué cette toute première étape du processus de l’Union pour la Méditerranée. Un facteur clé pour la suite des évènements, quelle que soit la nature des projets d’ores et déjà ciblés.
En attendant, le grand gagnant est surtout Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat français redore son blason. Le démarrage du Sommet dans un tel contexte est pour lui une belle aubaine, à l’heure où, selon un sondage CSA pour le Parisien/Aujourd’hui en France, 57% des personnes interrogées ont un avis négatif sur le bilan de sa politique intérieure.