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Présidentielles en Algérie : Abdelaziz Bouteflika veut faire sauter les compteurs

On le disait encore tout récemment cloué par la maladie, incapable de sillonner le pays pour faire campagne, tout juste en mesure de déléguer ses lieutenants pour prêcher la bonne parole en sa faveur.  Et voilà qu'il surprend l'opinion, prend ses opposants de court et peut-être même ses proches et ses alliés.  Voilà qu’il surgit, frais et pimpant, comme subitement dopé à la seule perspective d'une présidence à vie.

Sa candidature a été annoncée en grande pompe, dans une ambiance de fête, à l'américaine, en musique, avec banderoles, confettis et ballons, devant un parterre de courtisans et une masse épaisse de clientèle. Sa campagne démarre en trombe dans un élan de générosité. Chemin faisant, le président candidat redécouvre ce brave peuple qu’il caresse de sa bonté.

Un geste pour les démunis et les laissés-pour-compte, qui verront tripler leurs subsides. Une promesse d'augmentation du salaire minimum pour les travailleurs qui, et depuis des lustres, tirent désespérément le diable par la queue, alors même que les caisses débordent de revenus de la rente pétrolière.

Un coup d’éponge sur les dettes des agriculteurs et des éleveurs. Sait-on jamais!  Le jour venu, l’envie pourrait leur prendre de préférer l’air de la campagne à l’ambiance des bureaux de vote.

Pauvres et démoralisés les étudiants qui vivotent dans des campus surpeuplés ? Doublons-leur la mise dans la bourse. Sait-on jamais aussi! Cette jeunesse-là est soupe au lait et rancunière.

La liste est encore longue, dit-on, des cadeaux surprises.
Il y en aurait même pour le patronat, soigneusement emballés par l'administration fiscale. Le Père Noël Abdelaziz Bouteflika n'a pas de souci à se faire: sa hotte est bourrée de fonds publics.
Ce faisant, il laisse évidemment ses maigres concurrents sur le carreau, devant des miettes d'audience.

Pour autant, le pouvoir ne semble pas être rassuré. Il part déjà en chasse contre la moindre opposition à un scrutin dont on peut légitimement penser qu'il est joué d'avance.

À commencer par le Premier ministre lui-même qui s'en prend, avec des mots très durs, à toutes les personnalités et formations politiques favorables au boycott des élections présidentielles. Son ministre de l'Intérieur serait même sur le point de se fendre d'une circulaire interdisant et sanctionnant des appels ou des campagnes publiques allant dans ce sens.

Des attitudes qui piétinent les libertés constitutionnelles d'expression d'opinion et ouvrent la voie à toutes les dérives. Mais tout ce beau monde n’en a cure. Une seule chose compte : l’élection de Bouteflika avec un score «à la Soviétique».

Pour son troisième mandat, le candidat du « pouvoir de l’ombre »  -faute de solution de rechange et pour que le système perdure- a sans doute  pris, pour le 9 avril au soir, le pari de faire  ...sauter les compteurs!

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