Proche-Orient : la levée du blocus de Gaza, seule issue vers le chemin de la paix
Echanges de roquettes et de raids ciblés… les armes parlent à nouveau à Gaza et dans le sud d’Israël quelques jours à peine après une trêve fragile de six mois, sans cesse menacée. Les habitants israéliens proches de la frontière scrutent quotidiennement le ciel avec appréhension. La population de Gaza vit dans la hantise d’offensives militaires meurtrières.
Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères et chef de file du parti Kadima, affirme sa volonté d’en découdre avec le Hamas si jamais elle parvient au pouvoir, tandis que ce dernier menace l’Etat Hébreu de représailles. Toutes les conditions d’un regain de violence sont réunies. Une énième spirale.
Peut-être des négociations vont-elles reprendre sous les auspices de l’Egypte qui manifeste à nouveau sa volonté de relancer le dialogue pour faire taire les armes.
Cela est bien entendu souhaitable, mais ce ne sera, au mieux, qu’une pause, un calme précaire. Et pour cause, les points de passage vers Gaza demeurent désespérement fermés et l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes. Faute de carburant et de pièces détachées, la centrale électrique de la ville est à l’arrêt depuis le 19 décembre. Ce qui n’est pas sans affecter tous les aspects de la vie quotidienne, de l'assainissement à l'eau et à la fourniture de courant, aux écoles, maisons et institutions civiles.
Plus de 60% des habitants de Gaza n'ont de l'eau courante qu'une fois tous les cinq ou sept jours, tandis que la quantité d'eau usée rejetée directement dans la mer a doublé. Sans compter l’état des structures sanitaires, la pénurie de médicaments et les faibles ressources des habitants condamnés à s’approvisionner sur le marché noir et auprès de la contrebande. Selon le dernier rapport de l'Office de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), le chômage est passé de 32 % il y a un an à 49 %.
En restant sourd aux appels de la communauté internationale devant cette situation révoltante, l’Etat Hébreu ranime en permanence le feu de la guerre. Il donne du grain à moudre aux faucons qui trépignent d'impatience dans son camp ainsi qu'aux intégristes du Hamas.
Il n’est pas de véritable issue vers la paix, hors de la levée du blocus, véritable opération d’étouffement d’une population déjà à bout de souffle.