Terrorisme: le gouvernement Algérien élude les causes politiques
La victoire sur le terrorisme sera "hâtée par la mobilisation de tous dans un front national solide", a déclaré lundi à Alger le ministre algérien de la Communication, et porte-parole du gouvernement, Abderrachid Boukerzaza, soulignant que les auteurs des attentats "criminels sont à la solde d'organisations terroristes étrangères".
Il a fait cette déclaration lors d'un point de presse à l'issue d'une réunion du conseil du gouvernement, affirmant que "les attentats suicidaires sont la preuve que les groupes terroristes sont acculés par nos forces de sécurité".
Il en appelle à la vigilance de «chaque citoyen où qu'il se trouve » pour « contrer la traîtrise du terrorisme ».
Tout en assurant que "l'Etat poursuit et poursuivra la lutte pour détruire tous les groupes terroristes qui sévissent encore dans le pays", le porte-parole du gouvernement a, sans surprise, fait aussi référence à la politique de réconciliation nationale dont l’Etat « n’entend pas dévier », a-t-il précisé.
Contraint de reconnaître que les groupes armés se sont considérablement renforcés, le gouvernement algérien semble ainsi préparer la population à d’éventuelles séries de nouvelles frappes terroristes.
L’appel à la mobilisation des citoyens permet aussi d’éluder les facteurs d’ordre politique à la source de cette recrudescence du terrorisme.
L’Algérie est particulièrement ciblée, car elle est le maillon faible du Maghreb aux yeux des groupes armés islamiques.
En ne cessant de composer avec les islamistes, le président Bouteflika a laissé le champ libre à l’intégrisme qui ronge la société dans les domaines sensibles de l’éducation et de la famille.
En laissant se creuser les inégalités et prospérer l’économie de bazar, chère aux hordes de terroristes «repentis» qui se sont recyclés dans les affaires, ses gouvernements successifs ont crée un conteste favorable à la constitution de redoutables réseaux de soutien aux antennes d'Al-Quaïda.
Qui sème le vent récolte la tempête.