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« Welcome » : le film de la France solidaire à contre-courant du politiquement correct

La question de l'immigration clandestine s'invite avec fracas dans le cinéma français. Sur les écrans depuis le 11 mars, le film « Welcome » continue à faire débat, à susciter la polémique. La fiction est puisée dans l'univers cauchemardesque des réfugiés qui campent à Calais, dans le Nord de la France, en quête d'une possibilité pour rejoindre « l'Eldorado » britannique.

Afin d’épater sa femme Marion (interprétée par Audrey Dana),  bénévole dans une association d'aide aux migrants, et la dissuader de le quitter, Simon (rôle de Vincent Lindon), maître nageur, prend le risque d’aider un jeune réfugié Kurde, Bilal (par Firat Ayverdi), qui veut traverser la Manche à la nage.

Un acte de solidarité puni par la loi et pour lequel Simon ne manque pas d'être dénoncé.

Philippe Lioret, le réalisateur du film, a ainsi tissé sa trame à la croisée des chemins de l'amour et de la générosité pour évoquer le sort de ces migrants piégés dans des camps glacés de dénuement et de désespoir.

C'est une histoire toute simple d'humanité, de choses de la vie, mais qui n'en permet pas moins de fouiller dans l'enchevêtrement d’actes de brutalité, de traque, d'humiliation, de racket, mais aussi de soutien, d’assistance et de… solidarité. Celle-ci justement, la solidarité, dérange fortement des préfets au ministre de l’immigration en passant par les commissariats de police, sur les sentiers de la délation.

La loi interdit de porter aide aux immigrés clandestins sous peine d’emprisonnement. 

Or, Philippe Lioret et ses acteurs se font les admirables interprètes de cet élan de générosité. Ils placent au-devant de la scène tous ces Français qui osent braver l'interdit, tendent la main aux immigrés clandestins. Des femmes et des hommes courageux qui rappellent nécessairement tous ceux qui ont fait preuve d'entraide à l'égard des personnes persécutées dans les périodes sombres de l’histoire de ce pays, durant l’occupation Allemande et pendant la guerre d’Algérie.

Ainsi, n'en déplaise au ministre de l'immigration offusqué sur commande, le cinéaste a bien raison de dire qu'il aurait pu situer son histoire en 1943 et que « Bilal aurait pu être un juif que Simon cache dans sa cave ».

« Welcome », un film émouvant et beau de surcroît, est une formidable leçon de dignité. En réponse à une loi insensée, il donne à voir une image attachante de la France solidaire, à contre-courant du politiquement correct.

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