Le Zimbabwe exposé à une pénurie alimentaire en 2010
Le Zimbabwe doit se préparer à des pénuries alimentaires cette année car les précipitations irrégulières observées au cours de la première moitié de la saison ont abouti à la quasi-destruction de 80 % des récoltes attendues de plantations précoces de maïs, a annoncé vendredi un responsable.
Le premier vice-président du syndicat des agriculteurs zimbabwéens (Zimbabwe Farmers Union ou ZFU), Abdul Nyathi, cité par l'agence locale New Ziana, a déclaré que le rendement prévu de deux millions de tonnes métriques chuterait de plus de la moitié car la plupart du pays n'a pas encore reçu la moindre pluie.
"Plus de 80 % des semences attendent toujours la pluie alors que nous sommes déjà bien avancés dans la dernière moitié de la saison des pluies, et les agriculteurs font maintenant de leur mieux pour sauver autant que possible le reste de la récolte", a-t- il expliqué, ajoutant que le pays était confronté à une sécheresse.
La majorité des récoltes attendues des plantations céréalières comme le sorgho dans les régions de la province de Matabeleland dans le sud du pays a déjà été annulée en raison de l' absence de pluie depuis le 11 décembre, alors que les températures se sont envolées jusqu'à 40 degrés Celsius au cours des derniers jours, a regretté M. Nyathi.
"Nous avons totalement exclu la perspective d'une activité agricole commerciale cette saison car la production moyenne nationale de deux tonnes de maïs par hectare n'est plus réalisable et nous appelons aujourd'hui les agriculteurs à replanter des semences à maturation précoce", a-t-il ajouté.
Le retard dans la distribution d'engrais à épandage doit être réglé au plus vite sans quoi les agriculteurs ne parviendront pas à sauver les 20 % de récoltes restants, a-t-il souligné.
La probabilité de voir l'agriculture contribuer à 23 % du PIB continue de baisser en raison du mauvais timing dans la distribution des intrants et de la réduction de l'activité d' irrigation consécutive à l'instabilité de l'alimentation électrique du système de réponse.
M. Nyathi a prédit que les pluies irrégulières forceraient les agriculteurs à planter des semences comme le haricot rouge et le haricot à oeil noir, afin d'assurer la sécurité alimentaire cette année.
Le gouvernement devrait maintenant être saisi pour arranger l'importation de céréales pour compléter la faible récolte attendue car les espoirs de pluie sont de plus en plus minces.
"Il faut que toutes les parties prenantes s'impliquent pour produire rapidement une solution efficace car les faibles précipitations dans les zones concernées affecteront indiscutablement la saison agricole d'hiver, étant donné le faible écoulement dans la plupart des régions", a-t-il conclu.