France: Des partis et des syndicats se mobilisent pour que ce soit encore marqué La Poste
Syndicats, associations et partis de gauche qui réfléchissent à un appel commun à un référendum sur la "privatisation" de La Poste, ont convenu de se revoir le vendredi 12 septembre, à l'issue d'une première réunion jeudi 5 septembre au soir à Paris.
Des syndicats de La Poste (Sud, CFTC, FO et CGT), la FSU, des associations (Attac, DAL, convergence des collectifs de défense des services publics) et des partis politiques (PCF, PS, MRG, Verts, LCR) participaient à la réunion.
Une importante journée de mobilisation est prévue le 23 septembre prochain, à l’appel de 5 syndicats contre la transformation de l'établissement public en société anonyme dès 2010, voie rampante vers la privatisation.
L'article 11 de la Constitution permet au président de la République, sur proposition du gouvernement ou du Parlement, de soumettre à référendum un projet de loi portant "sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la Nation et aux services publics qui y concourent".
Cette idée, soutenue par le quotidien Libération, a été lancée par plusieurs syndicats (FO, CFTC et Sud) de La Poste, mais pas par la CFDT.
Et contrairement aux mobilisations contre la suppression des régimes spéciaux, le débat public pourrait tourner à l’avantage des forces progressistes, car il ne s’agit pas de défendre un statut en particulier qui avait tôt fait d’opposer fonctionnaires et population. Il s’agit de défendre le bien national le plus commun, le plus proche, celui qui relie tout le monde au quotidien.
Qui pourrait penser que la privatisation de La Poste amène une amélioration du service public. Rentabilité peut-être. Efficacité sûrement pas. Le maintien d’une continuité postale territoriale n’est pas exempt d’un certain désintéressement de l’entreprise qui la mène. Souvent la présence postale a déjà été réduite dans certains villages à un point-poste tenu dans un bar-tabac qui certes maintient le lien social mais ne remplit pas la loi de l’universalité d’accès au service public.
La Poste est souvent tenue à une mission d’aménagement du territoire et de développement économiques des espaces ruraux.
Avec la suppression de la présence postale ou la réduction à sa plus simple expression, La Poste pourra-t-elle assumer son levier de lien social et de développement territorial dans des départements comme la Creuse, la Nièvre ou encore la Corse, puisque cela contreviendrait même à ses objectifs de rentabilité.
La Poste permet de développer ces territoires et de donner une structure économique dans les villages. Cela sera-t-il remplacé par un simple distributeur de la Banque Postale et une simple boîte aux lettres accompagnée d’un numéro de hot line ? Mais la Poste n’aura plus besoin de ces villages et lieux-dits pour sa rentabilité.
Ce type d’infrastructure et d’implantations devenant par trop lourds pour une entreprise qui n’aura vocation qu’à se transformer plus ou moins une entité financière allant à la conquête du monde, ou une vulgaire entreprise de logistique ancrée dans la mondialisation.
Donc le maintien des infrastructures actuelles appellera nécessairement à un découpage par morceaux de la Poste et à sa filialisation à petit feu et à l’entrée de partenaires immobiliers seulement aptes à gérer les locaux et à fournir un personnel polyvalent et non-fonctionnaire.
L’on devra compter alors sur une entrée dans le capital de La Poste d’entreprises qui fourniront du personnel attaché à la distribution du courrier, d’autres au chargement logistique et au ramassage du courrier.
De nombreuses et antiques agences France Télécom sont, à défaut d’être disparues, devenues de grands show rooms proposant des portables et des produits de divertissement. Avec du personnel qui n’est pas technicien mais commercial…
Mercredi matin, le secrétaire confédéral de la CGT Jean-Christophe Le Duigou s'est déclaré "a priori" favorable à un référendum, jugeant "légitime" que les Français se prononcent sur l'avenir de La Poste.
En 2004, un important débat dans l’opinion public avait convaincu le Président Chirac d’organiser le référendum sur le Traité constitutionnel européen.
Avec un intérêt et une mobilisation populaire clairement et pleinement exprimés le 29 Mai 2005.