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L'Algérie telle qu'elle est...

Guemar portait déjà Zemouri...           
Guemar, c’est l’évocation d’un acte terroriste et d’une date plutôt que d’une grande ville du sud-est  ou de son aéroport dit d’El Oued. Guemar c’est le souvenir de l’attaque par un commandos islamiste du poste des gardes frontières et non d’un quelconque exploit sportif ou artistique. C’est aussi la surprise d’un peuple franchement stupéfait par la nouvelle qu’un maquis afghan décide subitement de semer la terreur à partir de la ville des milles coupoles. 

 

Mais, diable, près de deux décennies séparent déjà Guemar de Tizi Ouzou ou de Zemmouri. Une trotte depuis que l’islam politique a mis en œuvre son arme de destruction massive, le terrorisme, pour mettre à terre l’Etat et la société.

Guemar comme point de départ remonte en effet au 28  novembre 1991, et les derniers attentats dits kamikaze renseignent sur les sacrifices nécessaires au succès de la lutte antiterroriste. En attendant, rien n’indique que notre génération aura la chance de rencontrer une autre fois l’Algérie de l’ouverture sur le monde et de la paix civile.

Plus personne ne sait si les deux décennies poste indépendance furent un vécu réel ou un rêve éphémère.

La fausse couche empêchée                                               
Nul n’oublie avec quelle brutalité le pouvoir de la descente aux enfers avait remplacé l’école de la science et du bilinguisme par celle de la chariâ et de l’arabisation stalinisée, le week end universel par une fin de semaine islamisée.

La répression des forces de progrès et des militants de la question identitaire avait, elle, ouvert la voie au règne du tchador et de l’étole afghane. C’était l’Algérie des histoires du PAP et des 26 milliards, la décennie durant laquelle  Abdelhamid « la science » avait rang de premier ministre et Belkhadem de président de l’APN.

Jamais le couple Abassi-Benhadj n’étaient aussi près des décideurs au pouvoir. Donc prêts à prendre le pouvoir. Et rien ne serait resté de l’œuvre de Novembre si, le 2 janvier 92,  des millions d’Algériens n’avaient occupé Alger à l’appel du Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA), et le 11 de la même année, l’ANP n’avait annoncé l’arrêt du processus électoral et l’arrivée de Mohamed Boudiaf, désormais président d’un Haut Comité d’Etat. 

Mais l’espoir ne fut que de courte durée. Six mois de rêve. Le rêve d’une œuvre inachevée. Les ennemis de Si Tayeb El Watani ne voulaient pas que Guemar fasse fausse couche et perde Zemmouri. C’est à croire que la paix et la prospérité ne se plaisent plus de se retrouver dans notre pays.

Le parti du FLN n’est pas le FLN
N’est-il pas curieux qu’aucun confrère n’a eu le réflexe d’interpeller Belkhadem sur la différence du FLN de Boudiaf et le « parti du front » ? Il n’est en tout cas pas plus intéressant de voir l’ex-président de l’Assemblée nationale de Chadli devenir chef du gouvernement de Bouteflika, que de savoir de quel uniforme le barbefélène s’est attifé avant d’enjamber près de dix années de lutte sans merci contre le fis et ses hordes armées.

Ses sentiments à l’annonce du retour et de l’assassinat du père de Novembre aideraient peut-être à comprendre si le malheur et l’horreur sont là pour un temps ou définitivement inscrits dans le destin de l’Algérie.

Son bilan en tant que chef de gouvernement et chef du « parti du front » est pire qu’un chef d’œuvre de plusieurs années d’approximation, c’est le bréviaire des étapes à suivre avant l’abîme. Sa gestion de la pénurie de la pomme de terre en donne la preuve.

Une de plus si son maintient ou son remplacement à la tête du parti méritait quelque attention. Le « parti du front » est une usurpation du sigle et du rôle du glorieux Front de Libération Nationale, lequel avait pour mission de mener une guerre d’indépendance de Novembre 54 à Juillet 62. Les historiques de la Révolution ont dès la fin de la guerre créé chacun son parti.

Boudiaf et Ait Ahmed le PRSet le FFS, et Ben Bella plus tard le MDA. Les artisans de Novembre 54 ont ainsi renoncé au Front de Libération Nationale pour s’éterniser dans l’Histoire, les opposants de Bouteflika s’escrimant contre les « redresseurs » ont perdu le « parti du front » pour s’effacer des mémoires, et l’Algérie de la démocratie et du multipartisme doit mettre un terme à l’usurpation du rôle du FLN par le parti du fln sous peine de voir son présent manquer de fidélité à sa glorieuse Révolution. C’est le point de départ de son œuvre de redressement national.

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