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Tempête sur les marchés financiers américains: les raisons de la crise et les probables conséquences

L’éclairage de Gilbert Koenig, économiste, professeur chercheur au CNRS Bureau d'Economie Théorique et Appliquée, Strasbourg.

 

_.Médiaterranée: comment explique-t-on la crise financière actuelle ?

Gilbert Koenig: précisons que cette crise a démarré dans le contexte américain. Schématiquement, on peut dire que l’on est entré dans ce qu’on appelle une bulle, c’est à dire un phénomène déviant par rapport à la norme. Il s’agit en fait d’un mouvement spéculatif sur le marché de l’immobilier qui a pour conséquente immédiate une hausse continue des prix. Une telle situation ne peut évidemment pas s’éterniser. A un moment donné, lorsque les comportements se sont excessivement éloignés de la norme, fatalement ça s’arrête, c’est la bulle qui éclate.

_. Quelle est la responsabilité des banques ?

Elle est très importante, car celles-ci ont fait des choses qu’elles ne devaient pas faire, c’est à dire octroyer à profusion des crédits à taux variables à des gens qui ne pouvaient absolument pas assumer de telles conditions. Sont également intervenues des agences qui ont garanti ces titres, leur attribuant ainsi de la valeur. Puis la machine s’est emballé, à travers des processus de transformation financière aboutissant au rachat de ces mêmes titres.

 _.Quelles conséquences immédiates sur les banques françaises ?

Une chose au moins est sûre, un climat de défiance s’est installé. Les conditions vont se resserrer sur le marché interbancaire. Les banques vont nécessairement répercuter une partie de la hausse sur les crédits immobiliers, lesquels se négocient déjà à 5% sur vingt ans. De façon générale, les crédits vont être de plus en plus difficile à obtenir, pour les ménages candidats à la propriété immobilière, mais pas seulement. Les conditions vont aussi se durcir pour les entreprises avec toutes les conséquences que celà implique au plan du fonctionnement et de l'investissement. Par ailleurs, la baisse de l'activité en Amérique aura des répercutions en Europe.

_.Quelles sont les leçons à tirer de cette débâcle financière qui risque inévitablement de faire tache d’huile ?
Il en est au moins une : il faut une régulation du marché financier. Sur le plan macro économique, l’Etat a incontestablement un rôle à jouer. Même les plus libéraux des économistes admettent la nécessité de plus de contrôle sur les mécanismes du marché. Il n’est pas possible de laisser faire, car les conséquences peuvent être désastreuses. Le fait que les institutions américaines se démènent pour organiser le sauvetage des établissements en faillite, limiter les dégâts en injectant des liquidités, va sûrement laisser des traces, avoir des répercutions en terme de politique économique.

 

 

 

 

 

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