Les candidats à l'investiture socialiste se présenteront ce mercredi devant les militants et la presse, dans les murs de l'ancien hôtel de Ville de Montpellier. (DR)

Montpellier 2014 : Au PS, la nouvelle saison de Dallas s'annonce très chaude !

Quelques heures avant la présentation des quatre candidats à l'investiture socialiste que sont Jean-Pierre Moure, Michaël Delafosse, Laurend Beaud et Azedine Douair, Médiaterranée Languedoc-Roussillon fait le point sur les derniers rebondissements en date.

Depuis le 11 septembre, jour de l'annonce de l'organisation de primaires internes au PS à Montpellier, la course à l'investiture socialiste est entrée dans une nouvelle séquence qui s'annonce aussi chaude que les précédents épisodes de ce scénario à La Dallas ! Avec notamment l'acte de candidature accompli par Michaël Delafosse, auparavant pressenti comme directeur de campagne de Jean-Pierre Moure, puis par celui de Azedine Douair, jusqu'alors soutien affiché de Philippe Saurel, qui a pour sa part officialisé sa décision de ne pas participer à des primaires internes. Et ce, tout en réaffirmant sa volonté de se présenter à des « primaires républicaines », sans donner de plus grandes précisions sur les possibles configurations d'une telle candidature...

Quatre mousquetaires en lice

Ils seront donc 4 socialistes à briguer le vote des quelques 1800 militants montpelliérains adhérents du PS, les 10 et 17 octobre prochains : Jean-Pierre Moure, Michaël Delafosse, Laurent Beaud et Azedine Douair.

Les deux premiers font figure de favoris. A tel point que chacun des camps de ces deux poids-lourds se voyait gagnant, ces derniers temps, à l'issue du scrutin interne. Du côté du jeune Michaël Delafosse, qui a fougueusement ouvert sa campagne en rassemblant quelques 300 personnes, salle Pétrarque, avant de recevoir le soutien très appuyé d'André Vézinhet, le président du Conseil Général de l'Hérault ; comme de celui de Jean-Pierre Moure, qui est lancé depuis longtemps, déjà, dans la course à l'investiture.

Mercredi dernier, le président de Montpellier Agglomération était aux côtés de tous ses soutiens, dont Patrick Vignal, son directeur de campagne, et Julie Frêche, sa responsable du projet, face à près de 700 personnes réunies au JAM pour un rassemblement militant retransmis en vidéo sur YouTube.

Sans cravate et les manches de sa chemine blanche retroussées, en symbole d'une sérénité affichée. Une performance, quand on sait que dans les heures précédant ce rassemblement militant, une bombe médiatique avait explosé sur le blog de L'Agglorieuse.

Bombe médiatique

Selon cette information, l'audit de Mensia Conseil commandé en secret par Montpellier Agglomération, prévoirait le licenciement de 800 agents de la Ville de Montpellier, dans le cadre de la mutualisation des moyens à venir avec le passage au statut de métropole.

Candidate malheureuse dans la course à l'investiture socialiste, Hélène Mandroux, l'actuel maire de Montpellier a immédiatement réagi à cette annonce. D'abord par le biais de son directeur général des services, Jules Nyssen, qui a adressé ce courrier à Christian Fina, son homologue de l'Agglomération :

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Et ensuite, par une missive signée de la propre main du maire et envoyée à tous les employés municipaux de la Ville :

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Dans la foulée, les quatre délégués syndicaux de la Ville de Montpellier avaient d'ailleurs refusé de rencontrer Jean-Pierre Moure pour faire le point sur cette polémique, à laquelle Christian Fina avait également tenté de mettre un terme dans les colonnes de Midi Libre, en assurant qu'à Nantes, Rennes ou Brest, « pas un seul [agent] n’a perdu son travail » dans le cadre de cette mutualisation des moyens des collectivités.

Résultat des courses

Au-delà de tout ce marasme, pour un militant socialiste qui tente de raison garder face à l'optimisme affiché dans les rangs de Jean-Pierre Moure et de Michaël Delafosse, l'issue du scrutin dépendra surtout de la liste des adhérents qui a finalement été retenue pour ce vote, par la fédération socialiste de l'Hérault. Liste qui sera adressée ce mercredi, en toute confidentialité, aux quatre candidats montpelliérains à l'investiture socialiste, avant que ces derniers ne se présentent le soir même, devant les adhérents, une quinzaine de minutes durant, dans la salle Pagézy de l'ancien hôtel de Ville de Montpellier.

Concernant les modalités de cette présentation des candidats socialistes, qui sera ouverte à la presse, et le choix de la tenue des deux tours du scrutin dans l'unique lieu de la fédération socialiste de l'Hérault pour éviter toute suspicion de tricherie, le premier secrétaire du PS 34, Hussein Bourgi, doit d'ailleurs faire face à de gros mouvements d'humeur. Notamment dans les rangs des secrétaires de section. Ce qui donne aussi du corps à l'idée que les jeux ne sont pas encore faits, pour chacun des candidats en lice, même si, selon une indiscrétion, des proches de Michaël Delafosse se demanderaient, ces derniers jours, si sa candidature dépassera finalement les 30%...

Piques assassines

Autre inconnue, de taille : quel sera le positionnement final d'Hélène Mandroux ? Mise en congé du PS, le maire de Montpellier observe actuellement un silence sans faille, quant aux suites qu'elle entend donner à la décision prise par son parti de lui tourner le dos, en ne lui accordant pas directement l'investiture. Un positionnement qu'elle maintiendra probablement jusqu'à l'issue du scrutin interne. Et ensuite ? La question reste posée, comme pour Philippe Saurel...

Ce qui est sûr, c'est que dans le camp de Jean-Pierre Moure, on laisse entendre que la « mise en congé  du PS » d'Hélène Mandroux est synonyme d'une « mise à la retraite » et que l'actuelle maire de Montpellier est plus isolée que jamais. Comme en témoignait cette « Puce » de Midi Libre, publiée le lundi 23 septembre :

« La défection d’Hélène Mandroux aux primaires militantes, et par conséquence à la course aux municipales à Montpellier, a freiné dans son élan sa garde rapprochée. À commencer par Pierre Jaumain qui, dès lundi dernier, a retrouvé ses bureaux de la SNCM et les moult problèmes inhérents au transporteur marseillais, et Félix Beppo qui, du coup, reste à Paris et doit désormais chercher à se placer sur une liste socialiste francilienne pour mars prochain ».

Une pique assassine, à laquelle Pierre Jaumain, ancien dir'com d'Hélène Mandroux et directeur de la communication de la SNCM depuis 2011, a répondu en ces termes, par voie de communiqué :

« Je sais que c'est compliqué pour les "alimentaires" de la politique de concevoir que l'on puisse militer pour ses idées tout en assumant ses obligations professionnelles. N'en déplaise donc à ceux-là, je conseille et j'accompagne toujours la démarche du Maire de Montpellier tout en me rendant chaque jour à Marseille pour travailler. C'est simple, Hélène Mandroux est une amie et j'aime mon travail à la SNCM ! Je sais que l'amitié en politique, le respect des femmes et des hommes comme celui des valeurs pour lesquelles on se bat depuis des années - c'est à dire la loyauté - ne font pas partie de la boite à outils des cyniques qui sont toujours trop nombreux. Tant pis ! Je vois aussi que certains confondent le silence, la retenue et la retraite concernant Hélène Mandroux. Leur surprise sera à la hauteur de leur cécité. Tant mieux ! Tous les jours, Hélène Mandroux est Maire de Montpellier et c'est la seule à l'être. »

Une autre preuve que ce feuilleton à la Dallas est loin d'être conclu... Pas de doute, la nouvelle saison s'annonce chaude, très chaude ! Car même si Michaël Delafosse a d'ores et déjà annoncé qu'il se rangerait derrière Jean-Pierre Moure en cas de victoire de ce dernier aux primaires internes, le spectre de la division rôde plus que jamais, du côté de Philippe Saurel et d'Hélène Mandroux, à la grande satisfaction, naturelle, des autres formations politiques concurrentes aux municipales, qui se réjouissent du spectacle offert depuis de longs mois. Tout cela est une « formidable machine à perdre », résume un observateur avisé de la politique locale.... A suivre !

Mise à jour du 02.10.13, à 15h40 : Dans un communiqué de presse diffusé ce soir, la fédération socialiste de l'Hérault annonce que la candidature d'Azedine Douair à l'investiture socialiste pour les élections municipales à Montpellier a été retoquée ce jour par la commission nationale électorale du PS, compétente pour les communes de plus de 20 000 habitants. Voici l'essentiel du contenu de ce communiqué :

« Cette instance avait été saisie par des militants socialistes heurtés par les propos offensants d'Azedine Douair, dans ses publications sur les réseaux sociaux comme dans ses déclarations et publications de campagne.

La commission nationale électorale a constaté les manquements à l'obligation de loyauté à l'égard du PS et la multiplication de polémiques contre d'autres candidats, élus et militants socialistes. Et elle a donc conclu que cette candidature n'était plus recevable.

Réunis en commission électorale, les autres candidats à l'investiture socialiste à Montpellier et/ou leurs représentants ont réagi à cette annonce :

"Nous approuvons à l'unanimité la décision de la commission nationale électorale car les publications d'Azedine Douair contreviennent à la Déclaration de principes et à la Charte éthique du Parti Socialiste. Il nous appartient de préserver individuellement et collectivement la sérénité de nos débats et de nos travaux".

La Fédération Socialiste de l'Hérault se réserve le droit d'engager les poursuites judiciaires contre Monsieur Douair pour ses allégations ».

Mise à jour du 03.10.13, à 10h35 : La présentation des 3 candidats à l'investiture socialiste était en train de se dérouler à l'ancien hôtel de Ville, quand Judith Capelier (porte-parole de la fédération socialiste de l'Hérault) à publiée une mise au point sur son blog, concernant l'éviction d'Azedine Douair. Une mise au point cosignée par Abdi Elkandoussi (président de la commission des conflits de la fédération socialiste de l'Hérault) et dont voici la teneur :

« Il paraît nécessaire dans une période particulièrement tendue, et donc propre à des interprétations abusives, de rappeler les cadres statutaires du PS. La commission électorale, nationale ou fédérale, composée à la proportionnelle des motions, n’est en aucun cas une instance pouvant prendre des mesures disciplinaires. Il n’y a en son sein aucun représentant des candidats en tant que tels.

Les seules instances pouvant prendre des mesures disciplinaires à l’encontre d’un camarade ou d’un candidat sont les commissions des conflits, nationales ou fédérales, selon le niveau de responsabilité du camarade mis en accusation. Ces instances obéissent au principe du contradictoire et aux règles internes du Parti. La décision est ratifiée par un vote de l’instance politique, conseil national ou fédéral.

A ce jour, la commission des conflits de la fédération de l’Hérault du Parti socialiste n’a été saisie d’aucune procédure à l’encontre de l’un des quatre candidats déclarés au titre de premier des socialistes à Montpellier. »

A lire ! 

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