Les populations Toubous et Zwai vivent une situation de guerre totale (DR)

Libye : des affrontements entre tribus font plus d’une quarantaine de morts

Les affrontements entre tribus se multiplient et s’intensifient en Libye. Les populations Toubous et Zwai vivent une situation de guerre totale, à une semaine des élections du 7 juillet, premier scrutin national depuis la chute de Kadhafi qui doit désigner une Assemblée constituante.

A Koufra, dans le sud-est, les affrontements ont fait au moins 47 morts et plus d'une centaine de blessés depuis mercredi, selon des sources médicales.

Selon le Dr Taher Wehli, qui soigne des blessés toubous à Koufra, 32 personnes ont été tuées dans deux quartiers où vivaient des membres de cette tribu et plus d'une centaine d'autres ont été blessées, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants, principalement touchés par des obus de mortier.

Koufra, une ville de 40.000 habitants, est située aux confins du désert libyen, dans une région bordée par les frontières avec l'Egypte, le Soudan et le Tchad.

Les Toubous dénoncent une « campagne d’épuration ethnique… »

En février 2012, des affrontements avaient fait plus d'une centaine de morts et poussé à la fuite la moitié de la population de Koufra, selon des chiffres de l'ONU.

« Il s'agit d'une situation de guerre, avec des attaques permanentes contre les quartiers toubous (...). Ils continuent de nous bombarder, alors bien sûr nous répliquons pour nous défendre », a déclaré M. Sake, un chef toubou, affirmant que ces attaques venaient des Zwai et de leurs alliés, dont fait selon lui partie la "Libya Shield Brigade".

Les Toubous, qui ont la peau noire et sont présents dans le sud-est libyen tout comme au Soudan, au Tchad et au Niger, ont fait l'objet de discriminations sous Kadhafi, et dénoncent une « campagne d'épuration ethnique » menée selon eux par les autorités libyennes de transition et des chefs tribaux locaux.

Wissam Ben Hamid, commandant de cette brigade de maintien de la paix, a assuré que ses forces étaient neutres et qu'elles cherchaient à établir une trêve dans les combats qui ont éclaté mercredi, confirmant que le bilan était lourd, avec selon lui une trentaine de morts.