les militants du MDS n’en restent pas moins très mobilisés... (DR)

Algérie: l’Administration piétine les décisions de justice et empêche le MDS de tenir son congrès

L’Administration continue à faire obstacle à la tenue du congrès du Mouvement démocratique et social (MDS) en ayant recours à des motifs fallacieux, dont la non-délivrance de l’autorisation en raison de l’absence supposée d’un agent de permanence dans les services.

Le Conseil d’Etat avait pourtant tranché vendredi 29 avril en faveur du MDS suite à l’introduction d’un recours par la wilaya d’Alger afin de casser la décision du tribunal administratif autorisant le congrès.

Rendus à la salle qui devait accueillir la rencontre, les congressistes se sont vu refuser l’entrée, faute d’autorisation et semble-t-il après un « coup de fil » de l’Administration.

La wilaya d’Alger se permet ainsi de piétiner des décisions de justice pour entraver l’activité d’une formation politique d’opposition. Les militants du MDS n’en restent pas moins très mobilisés.

Notons malheureusement que les médias n’ont pas été nombreux à communiquer à propos de cette situation inadmissible. Mis à part deux sites d’information générale, dont Algérie patriotique, le reste de la presse est resté étrangement silencieux devant ce qui constitue pourtant une atteinte scandaleuse à la Démocratie. Le site TSA préfère quant à lui se faire l’écho des pérégrinations de Chakib Khélil, ancien ministre de l’énergie fortement soupçonné de détournements de fonds et de corruption à grande échelle.

Ci-après, le dernier communiqué du MDS

"Comme annoncé dans sa précédente déclaration, le congrès du MDS s’est déroulé dans le feu de l’action, c’est-à-dire dans le prolongement de l’affrontement judiciaire avec la wilaya d’Alger et, derrière elle, le pouvoir. C’est donc devant des portes closes, au centre international de la jeunesse de Sidi Fredj, que les militantes et militants, en présence de leurs nombreux invités, représentants des forces vives de la société civile combattante, venus leur exprimer leur solidarité, ont adopté formellement les documents et la direction qui leurs étaient soumis. Hamid Ferhi, Yacine Teguia et Fethi Gharès sont respectivement désignés coordinateur, secrétaire général et porte-parole national.

L’indépendance de la justice est ineffective, puisque les décisions successives du tribunal administratif et du Conseil d’Etat, en faveur de la tenue du congrès du MDS, n’auront pas été appliquées. L’arbitraire aura prévalu, il se cache maintenant derrière un caractère prétendument respectueux de l’institution judiciaire. Les garanties légales en matière de droits et libertés restent des vœux pieux, tandis que la répression affirme s’exercer dans le cadre de la loi. Nous voici confrontés à une forme renouvelée du despotisme : l’Etat punitif.

La gendarmerie et la police ont refusé de faire appliquer les jugements qui étaient présentés. Le manque de sens de l’Etat est flagrant, il était pourtant de leur devoir de se substituer au défaut de l’administration. En effet les responsables de la wilaya et même le permanencier étaient absents et ne pouvaient pas délivrer d’autorisation administrative sur la base du jugement rendu ce vendredi par le Conseil d’Etat. Les services de sécurité ont agi comme les relais d’une décision politique voulant interdire le congrès, par la force de la loi ou par la ruse.

Toute tentative de résister à ce déni de justice serait passée pour un trouble à l’ordre public. Or, la wilaya d’Alger faisait prévaloir que la tenue du congrès constituait un risque pour la sécurité. Les congressistes ont ôté, au pouvoir, ce prétexte, par un comportement hautement responsable et en affichant la plus grande sérénité face à cette nouvelle tentative d’entraver la reconnaissance légale du MDS et de sa direction.

Les ingérences pèsent sur les instances du MDS, dans le sens et au rythme de la reconfiguration autoritaire que le pouvoir veut imposer à l’ensemble du champ politique.  Dans le même moment, ce pouvoir se montre complaisant et laxiste en direction des prédateurs qui pillent le pays, en droite ligne de sa compréhension envers l’islamisme assassin qui l’avait mis à feu et à sang. Il met ainsi à nu les intérêts qu’il incarne, ceux liés au national-libéralisme qui refusent de rompre avec la rente et œuvrent à saper toute idée d’Etat de droit impliquant qu’ils doivent rendre des comptes.

En ce 1er Mai, jour de célébration des travailleurs et de leurs luttes, le MDS s’inspire de leur héroïque combat et de leurs sacrifices inlassables face  à l’injustice et à la violence de ceux qui exploitent le travail et lui dénie tous ses droits, à commencer par son indépendance et sa dignité. Il réaffirme sa détermination à porter au plus haut les valeurs de progrès, de liberté, de justice et de démocratie. Celles que les salariés de notre pays et du monde entier assument avec le plus de conséquence".

Alger, le 1er mai 2016

Le bureau national