Jean-Marc Douillard était un homme multicasquettes. (DR)

Jean-Marc Douillard nous a quittés

« Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers ». Avec le départ de Jean-Marc Douillard, survenu ce week-end au cœur d'une vague de froid qui semble, du coup, encore plus glaciale, ce dicton populaire prend encore une fois, bien tristement, tous les atours d'une cruelle vérité.

Il aurait sûrement trouvé quelque chose à dire ou à redire à cette assertion, Jean-Marc... Chercheur en chimie, secrétaire du Conseil scientifique du CNRS, syndicaliste du SNCS-FSU, rédacteur en chef de sa revue scientifique et compagnon de route du Parti Communiste Français (c'était inscrit dans son patrimoine génétique, même s'il savait se montrer aussi distant qu'intransigeant avec cet « appareil »), cette figure montpelliéraine était un penseur iconoclaste, à l'aune duquel ses interlocuteurs aimaient toujours s'abreuver. Parce que ces discussions réservaient toujours de belles surprises, riches de réflexions et de points de vue inattendus, comme le montre l'interview qu'il avait récemment donnée à Médiaterranée, au sujet du rejet de la candidature de Montpellier à l'Idex. Un sujet qu'il avait suivi, comme à l'accoutumée, avec une très grande attention.

Passion et application

Fourmillant d'idées et de sourires, vrai amoureux de l'Art, les yeux toujours grands ouverts, Jean-Marc Douillard était très connu dans le monde de Montpellier et d'ailleurs. Notamment pour ses belles couvertures journalistiques menées avec beaucoup de passion et d'implication dans l'univers de la danse et du théâtre, depuis de nombreuses années, en plus de ses autres activités. Un goût pour l'écriture qu'il a toujours poursuivi, comme le reste, malgré un cœur qu'il savait fatigué...

« Le petit monde chorégraphique montpelliérain est un peu orphelin ce matin », souligne tout naturellement dans cette triste évidence, Anne Leray, journaliste de la rubrique « Culture » à L'Hérault du Jour (La Marseillaise), où « Doudou », comme on l’appelle là-bas, diffusait toujours ses nombreuses chroniques.

Jean-Marc Douillard animait également en toute humilité et discrétion un web-magazine, intitulé Danse à Montpellier, critiques et photos à l'appui. Parce qu'il était convaincu que la danse devait avoir des webzines, comme la BD (qu'il dévorait) peut par ailleurs en bénéficier. « Parce que sans cela, la danse contemporaine deviendra bien vite un art élitiste, enfermé dans ses Centres chorégraphiques, magnifiques tours mais d’ivoire », a prévenu Jean-Marc sur son webzine. Souhaitons donc avec lui que quelqu'un poursuive avec autant d'attachement « les douze travaux d'Hercule Douillard ». Pour lui dire, dans une infinie série de saluts et de rappels amplement mérités, alors que ses obsèques se déroulent ce vendredi 10 février, à 15h, à l'espace funéraire de Grammont, à Montpellier : ciao l'artiste ! Nous ne t'oublierons jamais, parce que tu nous manques déjà...