Mme Bassima Haqqaoui, membre du bureau exécutif du PJD

Maroc : Une femme dans le gouvernement

Une organisation de femmes a déploré le fait qu'il n'y ait pas plus d'une seule femme parmi les membres du nouveau gouvernement du Maroc, dirigé par Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti Justice et Développement (PJD), le parti islamiste qui a remporté les élections législatives du 25 novembre dernier avec 107 des 395 sièges de la Chambre des représentants.

Il s'agit de Mme Bassima Haqqaoui, membre du bureau exécutif du PJD.

La Fédération de la Ligue Démocratique des Droits des Femmes du Maroc estime que l'actuelle formation gouvernementale, constituée de 31 portefeuilles ministériels dont une seule femme, représente un recul grave par rapport aux acquis obtenus par les femmes et à l'avancée historique et politique que la Constitution avait apportée à la société marocaine dans la voie de l'instauration de l'égalité entre les femmes et les hommes en droits politiques, civils, économiques, sociaux et culturels.

Dans un communiqué, la Ligue Démocratique des Droits des Femmes du Maroc prône des mesures visant à protéger les acquis constitutionnels et à ouvrir un dialogue national pour s'opposer à tout recul qui pourrait menacer ces acquis.

Malgré la conviction croissante de la nécessité d'élargir la participation des femmes à la prise de décision politique et d'élaborer des politiques plus équilibrées et équitables dans ce sens, la représentativité des femmes restent largement en deçà des ambitions du pays.

En effet, le nombre de femmes ayant accès aux postes de responsabilité dans les différentes administrations marocaines ne dépasse pas 10%.

Aussi, le nombre de femmes élues au niveau des collectivités locales reste-t-il vraiment insignifiant. Rares sont les partis politiques marocains tels que l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et le parti de l'Istiqlal (PI) qui se sont efforcés de démocratiser leur fonctionnement interne en imposant un quota de 20% de femmes parmi les cadres, y compris au bureau politique. L'absence de la parité est l'une des raisons pour lesquelles les femmes marocaines fuient les partis politiques.

Les associations féminines marocaines appellent à tirer les enseignements des élections et notamment de la nomination d'une seule femme dans le gouvernement dirigé par le parti islamiste, dans la perspective d'une intégration et d'une participation active des femmes aux consultations politiques.

Elles demandent l'institutionnalisation de l'approche genre dans les politiques locales et nationales.