L'attentat a fait 26 morts et 63 blessés (Xinhua)

Syrie : funérailles officielles pour les victimes de l’attentat suicide de Damas

Les 26 victimes de l’attentat suicide perpétré vendredi à Damas ont été inhumées samedi 7 janvier. Des funérailles «officielles et populaires» ont eu lieu en présence de plusieurs ministres, de responsables de fidèles.

Les funérailles, retransmises en direct sur la télévision d'Etat, ont débuté après la prière de la mi-journée dans la mosquée Al-Hassan, dans le quartier de Midane, là où un kamikaze s'est fait exploser vendredi, faisant 26 morts et 63 blessés.

Des milliers de Syriens arboraient des drapeaux et des portraits du président Bachar al-Assad et scandaient: "Par notre âme et notre sang nous nous sacrifierons pour toi Bachar".

Les médias officiels ont abondamment communiqué autour de cet évènement. Le journal du parti au pouvoir Al-Baas a publié samedi des photos des morts et de restes humains jonchant le sol.

Les autorités syriennes attribuent l’attentat à Al-Qaida, tout comme celui qui a été perpétré le 23 décembre dernier, faisant 44 morts et 150 blessés. L’opposition désigne plutôt les services syriens, les accusant de vouloir brouiller les pistes pour camoufler leurs crimes.

Le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des mouvements d'opposition, accuse le pouvoir de chercher à «créer le chaos et à détourner l'attention de ses crimes de meurtre et de torture».

«Le terrorisme s'extirpe et ne se soigne pas, son éradication est devenue inévitable», affirme pour sa part le quotidien officiel As-Saoura, qui accuse directement les islamistes.

«Ils ont commis des crimes à outrance dans le passé et aujourd'hui ils les dévoilent ouvertement en signe de défi», poursuit le journal, faisant allusion aux attentats sanglants commis dans les années 1980 par les Frères musulmans syriens, alors en guerre contre le régime baassiste.

Le Hezbollah libanais, allié de la Syrie, a accusé de son côté les Etats-Unis d'être derrière l'attentat.

A Téhéran, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a "condamné avec force" l'attentat suicide, accusant "les ennemis de la Syrie qui pensent seulement à la guerre civile, à disloquer le pays et à le soumettre aux exigences de l'axe américano-sioniste".

La porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland, a déclaré que les Etats-Unis condamnaient "résolument" cette attaque.

Le rapport de mission des observateurs dépêchés par la Ligue arabe est attendu pour dimanche 8 janvier. Amnesty International a souhaité que ce rapport démontre clairement les "graves violations des droits de l'Homme" en Syrie. Plus de 5 000 personnes ont été tués en Syrie depuis mars selon une estimation de l'ONU.