Turquie : un attentat au centre d’Ankara fait 86 morts et près de 200 blessés

Turquie : un attentat au centre d’Ankara fait 90 morts et plus de 200 blessés

Le gouvernement  islamo-conservateur a décrété trois jours de deuil national suite à une double explosion survenue samedi 10 octobre, vraisemblablement un attentat de kamikazes selon les premières informations, au centre d’Ankara, la capitale turque, qui a fait 90 morts et plus de 200 blessés.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi à la mi-journée en condamnant « fermement cette attaque haineuse contre notre unité et la paix de notre pays ».

Les autorités turques privilégient l’hypothèse de l’attentat terroriste commis par deux kamikazes. Le premier ministre Ahmet Davutoglu a convoqué à la mi-journée une réunion de crise en réponse aux événements de ce jour.

La double explosion s’est produite dans le quartier central de Ulus, devant la gare, où un cortège de manifestants se préparait samedi matin à entamer une marche contre la reprise des violences entre les forces de sécurité turques et les séparatistes kurdes dans le sud-est du pays.

Parmi les organisateurs de la manifestation, outre des syndicats, figurait le Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde, gauche).

Une seconde déflagration s’est fait entendre un peu plus tard à une cinquantaine de mètres à peine de la première. Des coups de feu auraient été tirés en l’air pour disperser la foule, ont rapporté des correspondants de presse présents sur les lieux.

L’événement survient à l’approche d’élections législatives convoquées par le président Erdogan le 1er novembre.

Durant l’été, deux meetings du HDP avaient fait l’objet d’attaques meurtrières : à Diyarbakir, le 5 juin, puis et à Suruç, près de la frontière syrienne, le 20 juillet. Cette dernière attaque, qui avait fait 32 morts, avait été imputée par le gouvernement à l’Etat islamique, mais celui-ci ne l’a jamais revendiqué.

Les rebelles du PKK ont annoncé la suspension de leurs activités à trois semaines des élections législatives. « Tenant compte des appels venus de Turquie et de l’étranger, notre mouvement a décrété une période d’inactivité pour nos forces de guérilla, sauf si nos militants et nos forces de guérilla étaient attaqués », a fait savoir l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), l’organisation qui chapeaute les mouvements rebelles kurdes, dans une déclaration.