La presse espagnole s'interroge sur les véritables conditions de cette aide de 100 milliards d'euros (DR)

Rajoy bombe le torse suite au sauvetage des banques: "l'Espagne n'est pas l'Ouganda..." déclare-t-il, selon El Mundo

Le sauvetage extrémiste des banques espagnoles à hauteur de 100 milliards d'euro réjouit les acteurs financiers européens. Bien que sous surveillance, l'Espagne échapperait à un plan d'austérité draconien à l'image de la Grèce. Le chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, se veut rassurant quant à la crédibilité de son pays. La presse espagnole s'interroge toutefois sur les véritables conditions de cette aide de 100 milliards d'euros, dont 20 pour la France seulement.

"L'Union Européenne souligne que l'aide est liée à des conditions fiscales, et pas seulement financières", explique la Une le quotidien El Pais, proche de l'opposition socialiste, rapporte le site @rrêt sur images, qui passe en revue les unes du lundi 11 mai des grands quotidiens espagnols.

"60 milliards", souligne pour sa part le quotidien économique Cinco Dias, en estimant les besoins des banques, qui vont devoir fermer 13 000 agences et licencier 35 000 employés.

El Mundo cite à la Une un sms que Rajoy aurait envoyé à son ministre des Finances: "nous sommes la quatrième puissance européenne, l'Espagne n'est pas l'Ouganda" :

Une enquête parlementaire...

"Nous avons évité une intervention en Espagne" aurait surtout dit Rajoy, cité à la Une de La Razon, soulignant qu'il n'y aura pas de plan de rigueur imposé par l'Union Européenne. Mais le journal s'interroge sur la crédibilité de cette affirmation.

Selon El Periodico, "Rajoy présente comme un triomphe l'aide européenne aux banques. Il affirme que les intérêts qui seront versés [aux prêteurs, ndlr] n'augmenteront pas le déficit. L'opposition demande une enquête parlementaire sur le chaos bancaire".

Pour El Punt enfin, le Premier ministre Rajoy est "Incorrigible", car "il refuse de parler de sauvetage, et assure qu'il a imposé ses conditions à l'Europe".

Les bourses ont ouvert à la hausse lundi 11 juin, tandis que l'euro s'appréciait face au dollar. Vers 07H20 GMT (09H20 à Paris), la place parisienne gagnait 2,06%, Londres 1,78%, Francfort 2,42% et Milan 2,12%, Madrid a fait un bond de de 4,55%.

Droite conservatrice et gauche radicale sont au coude à coude, d'après les sondages. Et cette dernière n'est pas du tout disposée à accepter le diktat des marchés financiers pour l'application de plans de rigueur draconiens.