Un membre du Conseil National Syrien (Xinhua)

L’opposition Syrienne nouent des premiers contacts avec des gouvernements étrangers

Le double véto russe et chinois en opposition à la résolution de l’ONU, le 5 octobre dernier, n’a pas découragé les opposants au régime de Bachar al-Assad. Bien qu’il ne soit pas encore officiellement reconnu, le Conseil National Syrien (CNS) constitué le 2 octobre dernier à Istambul noue des premiers contacts à des niveaux ministériels avec des gouvernements étrangers. L’armée syrienne a ouvert le feu sur des manifestants jeudi, faisant une douzaine de victimes.

Lundi 10 octobre, à Paris, le ministre des affaires étrangères Alain Juppé s'est rendu au Théâtre de l'Odéon, où se réunissaient des groupes anti-Assad, pour leur apporter un message de soutien, rapporte le quotidien Le Monde. Interrogé sur la question de la "reconnaissance", Alain Juppé a déclaré que "la question n'était pas posée".

Selon cette même source, le ministre s'est entretenu en aparté avec deux figures du Conseil national syrien (CNS) basées à Paris, le professeur Burhan Ghalioun, qui fait office de président du CNS, et la chercheuse Bassma Kodmani, sa porte-parole.

Les mêmes personnalités ont rencontré mercredi 12 octobre le secrétaire d'Etat britannique pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Alistair Burt. Ce dernier s'était déjà entretenu il y a une semaine, à Londres, avec d'autres émissaires du CNS basés en Syrie.

C’est la capacité démontrée par le CNS à rassembler qui semble rassurer les premiers interlocuteurs occidentaux. Dans un entretien au Monde, Alistair Burt a expliqué que Londres appréciait que l’organisation ait "réussi à rassembler", et à incarner la vague de protestation qui agite la Syrie depuis sept mois, "de manière identifiable et inclusive". "Nous envoyons le signal que nous les considérons comme une voix alternative au régime". Londres toutefois prudente sur le principe de la « reconnaissance »

Notons que des membres d’une organisation concurrente le Comité national pour le changement démocratique (CNCD) formée le 17 septembre à Damas, affirment avoir été empêchés de donner une conférence de presse au Centre d'accueil de la presse étrangère (CAPE), mardi 11 octobre, à Paris pour "raisons de sécurité".

"Certains, au sein du Quai d'Orsay, voudraient forcer le destin", en favorisant le CNS à l'exclusion de tout autre regroupement, explique une source proche du ministère des affaires étrangères, rapporte le quotidien Le Monde.

«Sept soldats et cinq déserteurs et civils ont été tués dans des affrontements dans les villages à l'ouest de Jabal al-Zaouiya», dans le gouvernorat d'Idleb, a affirmé l'OSDH dans un communiqué, ajoutant que des dizaines d'autres avaient été blessés.