L'agence relève la "vulnérabilité croissante de l'Etat espagnol à un arrêt soudain des financements (DR)

Moody's dégrade la note de l'Espagne, malgré le plan européen de sauvetage

Le plan de sauvetage européen à hauteur de 100 milliards de dollars ne rassure pas l'agence de notation Moody's. Celle-ci a annoncé mercredi 13 mai qu'elle abaissait de trois crans la note d'endettement à long terme de l'Espagne, estimant que l'aide colossale apportée aux banques "accroîtra encore le poids de la dette supporté par le pays".

Et de décliner l'argument suivant dans son communiqué: "l''Etat espagnol a un accès très limité aux marchés financiers, comme le montrent à la fois le fait qu'il compte sur le FESF et le MES [les mécanismes anticrise de la zone euro, ndlr] pour ses fonds de recapitalisation et sa dépendance croissance vis-à-vis de ses banques nationales comme acheteurs prioritaires de ses émissions obligataires, lesquelles à leur tour obtiennent leurs financements de la BCE" (Banque centrale européenne).

L'agence relève la "vulnérabilité croissante (de l'Etat espagnol) à un arrêt soudain des financements", qui est "une inquiétude bien plus grave que s'il y avait un espoir raisonnable de croissance économique vigoureuse dans les quelques années à venir".

Un camouflet pour Mariano Rajoy...

Pour déterminer si la note sera encore abaissée, Moody's indique qu'elle "se concentrera sur le résultat des audits extérieurs en cours du système bancaire, sur les conditions et les détails du prêt [européen] et sur la stratégie spécifique conçue pour la recapitalisation du système bancaire".

Les résultats des élections législatives grecques qui auront lieu dimanche 17 juin pourraient compliquer la situation. L'opinion rejette massivement le plan d'austérité et le spectre de la sortie du pays de la zone euro met à mal les autres pays qui pourraient venir en aide à l'Espagne.

En attendant, c'est Mariano Rajoy qui encaisse un camouflet. Il était supposé bien naviguer dans ces eaux troubles et redresser l'économie sans aucune aide extérieure. Nul ne peut faire de miracles dans un monde financier aux commandes des spéculateurs et soigneusement encadré par les agences de notation.