Alexis Tsipras, leader de la gauche radicale, opposé aux plans de rigueur  (Xinhua)

La Grèce fait trembler l'Europe

A la veille des élections législatives en Grèce, l'Europe retient son souffle. Le spectre d'un rejet total des plans d'austérité et d'une sortie de la zone euro sème la panique. Les dirigeants des pays européens ont prévu de se concerter dimanche pour trouver une parade. On se prépare au pire, avec toutes les conséquences que cela suppose sur la stabilité économique des autres pays européens.

La tension est évidement à son comble, dans la classe politique et dans l'opinion. Une chose est sûre, les Grecs ne veulent plus de cette chape de plomb de l'austérité qui les précipite dans la pauvreté avec des promesses de lendemains meilleurs. Ils restent toutefois inquiets quant à la perspective d'abandonner la monnaie unique.

«Le 6 mai dernier, j'ai voté par choix. C'est fois, je suis contrainte de voter pour éviter le pire. J'espère au moins que la zone euro et surtout l'Allemagne, qui ose nous dicter pour qui voter, comprendront que nous avons le couteau sous la gorge et que la menace n'est pas la bonne méthode. S'ils veulent imposer des réformes, qu'ils demandent des comptes à ceux qui ont dirigé le pays pendant trente ans», s'insurge Maria Fivoulou, professeur dans un lycée du centre d'Athènes, cité par l'AFP.

La gauche radicale créditée de 24%

L'homme qui inquiète dans la zone euro est assurément Alexis Tsipras, leader de la gauche radicale fermement opposé aux plans d'austérité dont il envisage tout simplement l'annulation. Son parti a fait un bond de 4 à 17 % aux élections du 6 mai dernier. Aujourd'hui, les sondages le créditent de 24 % d'intentions de vote.

De son côté, Antonis Samaras, dirigeant du parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND), brandit la menace de sortie de l'euro et résume le scrutin à un référendum «pour ou contre l'Europe». Il a le soutien de la majorité des dirigeants européens.

Ceci dit, la constitution d'un gouvernement de coalition semble être un passage obligé. Aucun parti n'étant en mesure d'obtenir la majorité nécessaire pour gouverner seul. C'est dire la complexité de la situation et la perspective d'un probable bras de fer avec Bruxelles dans tous les cas. Le feuilleton grec n'a pas fini de faire trembler l'Europe.