Affrontements sur la place Tahrir (Xinhua)

Egypte : la place Tahrir au Caire s’embrase à nouveau

La capitale égyptienne connaît de nouvelles flambées de violence. Des affrontements ont eu lieu au Caire, vendredi 16 et samedi 17 décembre, entre des manifestants qui contestent le pouvoir détenu par l’armée et les forces de l'ordre. Un dernier bilan fait état de neuf morts et plus de 300 blessés, dont près de 120 encore hospitalisés, depuis vendredi.

La répression des manifestants est particulièrement violente selon les correspondants de presse présents sur place. L'armée égyptienne venue en force a déployé des barbelés à quelques centaines de mètres de la place Tahrir et a réprimé sans retenue pour déloger les manifestants.

L'agence Reuters rapporte cette scène filmée: un soldat dégainant une arme et ouvrant le feu sur des manifestants battant retraite devant l'armée. Des images de la télévision égyptienne montent plusieurs tentes sur la place Tahrir incendiées par les militaires après en avoir extrait leurs occupants.

Les manifestants contestent la nomination par l'armée d'un premier ministre, Kamal El-Ganzouri, qui fut déjà chef du gouvernement sous le président déchu Hosni Moubarak.

M. Ganzouri a accusé les manifestants de mener une "contre-révolution". "Ceux qui sont à Tahrir ne sont pas les jeunes de la révolution", a-t-il lancé. Il assure en outre que l'armée égyptienne "n'a pas tiré". "Je répète que nous ne répondrons pas à des manifestations politiques par des violences, même verbales", a ajouté le premier ministre intérimaire, âgé de 78 ans, cité par l’AFP.

Dans une déclaration lue à la télévision, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a démenti son tour que les soldats aient ouvert le feu sur les manifestants. Il a affirmé que les incidents avaient commencé lorsque l'un des agents de sécurité postés devant le Parlement avait été attaqué, rapporte l’AFP.

A Paris, le porte-parole du Quai d'Orsay a, dans un communiqué dénoncé "l'usage excessif de la force contre les manifestants".