les manifestants anti-schistes violemment embarqués... (DR)

Algérie: la police réprime sauvagement les manifestants anti-gaz de schiste

La manifestation anti-gaz de schiste, en soutien à la vaste mobilisation des populations du sud saharien, organisée samedi 17 janvier au centre d’Alger, a été empêchée, et les manifestants sauvagement réprimés par les forces de police présentes en nombre sur les lieux.

Une trentaine de manifestants ont été embarqués dans les fourgons et conduits au poste de police. Parmi les personnes arrêtées, figure Amira Bouraoui, leader du mouvement Barakat.

Le collectif "Non à l'exploitation de gaz de schiste en Algérie" souligne pourtant tout simplement l’urgence de réactiver le Conseil national de l’Energie et d’impulser un débat national, impliquant tous les acteurs de la société algérienne dans la transparence la plus totale.

Le pouvoir s’empresse ainsi d’étouffer les voix citoyennes qui s’élèvent dans le strict intérêt du pays. Il a en revanche autorisé la veille une manifestation d’islamistes dont les débordements étaient prévisibles.

Rassemblés pour dénoncer ce qu’ils estiment être une offense à l’Islam et au prophète par l’hebdomadaire français Charlie Hebdo, les deux à trois milles manifestants, dont de nombreux jeunes, ont été visiblement manipulés avec l’objectif évident de transformer la marche en émeute au cœur de la capitale.

Le pouvoir torpille le moindre sursaut démocratique, alors que la bête immonde refait surface

Les gourous de la mouvance intégriste aux mains tachées de sang, ennemis jurés de l’Algérie moderne, sont de retour, déterminés à ébranler les institutions du pays, à tirer profit du fragile équilibre politique et de la lutte de clans qui fait rage pour la succession d’Abdelaziz Bouteflika.

Miné par la corruption et trop occupé à torpiller le moindre sursaut démocratique, le moindre souffle dans la société civile, le pouvoir algérien prend le risque et la lourde responsabilité de faire basculer une nouvelle fois le pays dans l’horreur et la régression.

« Cette dérive n’a été possible que parce que l’islamisme bénéficie de la bienveillance de nombreuses forces qui trahissent chaque jour le sang versé par les victimes du terrorisme et la résistance qui lui a été opposée », rappelle très justement le Mouvement Démocratique et social (MDS) dans un communiqué au sujet de la marche du vendredi 16 janvier.

Mais cette fois, si la bête immonde refait surface, il n’est pas sûr que la faune de ploutocrates qui se partagent ce qui reste de la rente puisse s’en tirer à bon compte et se maintenir.