Manifestation après la mort de Amina Al Filali

Maroc : "la loi m'a tuer"

Tel était le slogan que l’on pouvait lire sur une des nombreuses banderoles des manifestants regroupés samedi dans un sit-in devant le Parlement pour réclamer la réforme d'une loi discriminatoire envers les femmes.

Cette manifestation s’est déroulée une semaine, jour pour jour, après le suicide d'une adolescente contrainte d'épouser son violeur.

Plusieurs associations féminines marocaines ont voulu dénoncé ce drame vécu par cette jeune fille, Amina Al Filali, 16 ans, que l'on a obligé à se marier le 10 mars dernier.

Se marier à son violeur pour sauver l'honneur de sa famille

La jeune fille a préféré se donner la mort en absorbant de la mort aux rats plutôt que de vivre ce mariage appréhendé, par sa famille, comme une manière de « sauver l’honneur ».

Ce drame a fait l'effet d'un électrochoc au Maroc, où se sont multipliés les appels à la réforme de la loi qui bénéficie le plus souvent davantage aux violeurs (laissés en liberté après interrogatoire) qu'à leurs victimes.

En 2008, le gouvernement avait déposé un projet, qui est resté lettre morte, pour réclamer la refonte du code pénal en vue de mettre fin à la discrimination et à la violence. Les appels se sont multipliés cette semaine pour abroger cette loi en vigueur au Maroc, mais aussi dans d’autres pays, comme l’Algérie ou la Tunisie.