"On ne peut pas donner 100 milliards aux banques et jeter des milliers de mineurs d'un coup à la rue.." (DR)

Espagne : les « gueules noires » en colère protestent contre la réduction des aides au secteur

Opérations « villes mortes » et manifestations en réaction à l’asphyxie programmée du secteur… les mineurs espagnols sont descendus en masse dans la rue lundi 18 juin, journée de grève générale. Ils étaient environ 50.000 à dans la ville de Langréo, à l’appel des syndicats UGT et CCOO.

Selon ces derniers, le mot d’ordre « ville morte » a été suivi à 100% dans tout le bassin minier des Asturies. Idem dans la cinquantaine de villes minières dans les régions d'Aragon et de Castille-et-Leon.

"On ne peut pas donner 100 milliards aux banques et jeter des milliers de mineurs d'un coup à la rue alors qu'ils n'ont besoin que de 300 millions", résume Carlos Martinez, un employé de banque de 47 ans de Mieres, cité par l’AFP.

Le gouvernement accélère le processus de disparition…

"Et les mineurs ne s'arrêteront pas. Mais il faut faire attention car parfois, à force d'avoir l'impression de se faire avoir, les choses finissent par vous échapper", renchérit pour sa part Vicente Turrado, un mineur en pré-retraite de 54 ans, selon la même source.

"C'est la seule façon de faire pour que les politiques nous écoutent un peu. Si les mines ferment, tout ferme. Nous, on ira jusqu'au bout", assure un jeune mineur de 24 ans.

En pleine restructuration depuis 20 ans, les mines de charbon espagnoles ont progressivement fermé. Une quarantaine est encore en activité, principalement dans le nord, faisant vivre 8.000 mineurs, et maintenant de 20.000 à 30.000 emplois indirects, selon les syndicats, rapporte l’AFP.

Les mines sont promises à la fermeture d'ici à 2018 mais le gouvernement vient d’annoncer une réduction des aides, de 301 millions d'euros en 2011 à 111 millions cette année, accélérant le processus de disparition du secteur.

Les syndicats ont décidé de marcher prochainement sur Madrid pour donner plus de force à la contestation.