les troupes syriennes en opération à Hama (Photo: Xinhua)

Nouveau vendredi sanglant en Syrie, des enfants parmi les victimes

Les vendredis, jours de la grande prière en Islam, donnent régulièrement lieu à des opérations de répression meurtrières faisant de nombreuses victimes. Le 19 août n'a pas échappé à cette règle funeste établie depuis cinq mois par le régime de Bachar al-Assad dont les troupes continuent à tirer à balles réelles sur le moindre mouvement de manifestation de l'opposition.
Au moins quinze personnes ont été tuées et seize autres blessées ce vendredi. Cinq personnes, dont deux enfants de 11 et 16 ans, sont mortes et trois ont été blessées à Ghabagheb ; quatre autres ont perdu la vie et neuf ont été blessées à Hirak ; un autre a péri et quatre autres ont été blessées par balle à Ankhel, une localité de Deraa. Un manifestant a été tué dans la banlieue de Damas et trois autres ont été abattus à Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, basé à Londres) et des militants sur place.
Bachar al-Assad aurait pourtant assuré jeudi 18 août le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de la fin des opérations de répression. Chars et soldats n'en continuent pas moins de se déployer dans plusieurs localités, balles au canon.
Le président Syrien semble déterminé à tirer profit du soutien Russe qui parasite la voix de la communauté internationale en demandant que du temps lui soit accordé pour mener des réformes. Il se joue de la fermeté affichée par les Etats-Unis qui demandent désormais officiellement son départ et prennent des mesures de sanction contre son régime (gel des avoirs du gouvernement et interdiction aux ressortissants américains d'avoir des relations commerciales et d'investir en Syrie). Bachar al-Assad ne fait pas plus cas des positions des pays européens qui condamnent la répression et le disqualifie en tant que chef de l'Etat Syrien.
Au moins 1900 civils ont été tués depuis la mi-mars, début du mouvement de contestation. Arrestations et actes de tortures se multiplient sur tout le territoire. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a fait état, jeudi dans un rapport, de "graves violations des droits de l'homme", qui "pourraient relever de crimes contre l'humanité", et a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'"envisager de saisir la Cour pénale internationale". Mais tout ceci est mis sur le compte d'une "une guerre diplomatique et humanitaire" contre la Syrie, selon l'expression son ambassadeur à l'ONU.