Egypte-Tahrir: 5ème jour d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants

Egypte-Tahrir: 5ème jour d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants

Pour la cinquième journée consécutive, la police et l’armée égyptienne poursuivent à l’arme lourde leur opération d’évacuation de la Place Tahrir des manifestants qui tentent de détruire le mur érigé par les militaires pour bloquer l’accès au Parlement.

Treize personnes auraient trouvé la mort au cours de ces affrontements, selon des sources médicales. Mais le nombre de victimes serait bien supérieur selon les manifestants. De même pour les blessés qui se compteraient par centaines.

Des personnalités politiques et des parlementaires rassemblés dans un sit-in à proximité, ont tenté de pénétrer sur la Place Tahrir mais ils ont dû battre retraite devant l’extrême violence des combats.

Selon l’agence de presse officielle MANA, le général Adel Amara a dénoncé les « forces du mal » qui « depuis le début de la Révolution, veulent plonger l'Égypte dans le chaos ».

Il a fustigé les « semeurs de discorde entre l’armée et le peuple », une armée qui, a-t-il ajouté, a fait preuve de retenue face aux provocations d’ « incendiaires armés de couteaux, de bombes incendiaires et autres armes » qui s’en sont pris à des édifices publics et face auxquels l’État » n’a fait qu’utiliser son « droit de légitime défense ».

"Ce qui se passe aujourd’hui n’a rien à voir avec la révolution ni avec la jeunesse, qui n'a jamais voulu la chute de cette nation."

Ban Ki-moon , le secrétaire général de l’ONU, a condamné l’usage « excessif » de la force contre les manifestants, qui, a-t-il dit, creuse un fossé entre les Égyptiens et jette une ombre sur l’armée au moment où ont lieu les premières élections libres depuis des décennies. Il a notamment appelé au respect des droits de l’homme, parmi lesquels figure le droit à manifester pacifiquement.

De son côté, l’association de défense des droits de l’homme,Amnesty International, a lancé un appel aux fournisseurs d’armes afin qu’ils stoppent leurs ventes à l’Armée égyptienne.

L’organisation Reporters sans frontières a dénoncé le recours systématique à la force et particulièrement la menace qui pèse sur les journalistes et l’information.