«Je pense que ce sont des conséquences qui l’honorent. Cet apaisement est le bienvenu, a souligné l'avocat du journal Le Monde... (DR)

Algérie: le président Bouteflika retire sa plainte contre le journal Le Monde

Le chef de l’Etat Algérien a retiré, mardi 20 juin, sa plainte contre le journal français Le Monde. Le Tribunal de grande instance de Paris a constaté le désistement magnanime du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans le procès en diffamation, qui était gagné d’avance, contre le journal français Le Monde, rapporte l’agence officielle de presse (APS).

Les avocats du président Chems-eddine Hafiz et Basile Ader ont annoncé le retrait de la plainte à l’issue de l’audience, qui a duré 15 minutes, selon la même source.

Le procès était gagné d’avance, si l’on en croit les avocats du plaignant. L’un d’eux a relevé « le geste fort » du président de la République en direction de la presse, particulièrement pour le Monde, indique l'APS.

Celle-ci rappelle que la plainte a été déposée par les autorités algériennes au lendemain de la publication, le 5 avril 2016, par Le Monde d’un article intitulé "L’argent caché des chefs d’Etat" dans l’affaire Panama papers, avec la photo du président Bouteflika en Une, alors que dans l’article principal, le nom du chef de l’Etat n’est aucunement évoqué et n’avait aucun lien avec l’affaire en question.

Le lendemain, le journal a publié en page 8 un entrefilet de quelques lignes en précisant qu’il s’agissait d’une erreur.

Le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, avait adressé une lettre, en date du jeudi 7 avril de la même année, à l’ambassade d’Algérie en France, dans laquelle il avait exprimé ses regrets pour le rapprochement malencontreux avec le président Bouteflika, dont le nom n’est pas mentionné dans les fichiers des Panama Papers.

L’avocat du Monde, Christophe Bigot, a indiqué pour sa part que le journal est sensible à ce geste du président Bouteflika.

Le Monde, par soucis d’exactitude, a exprimé des regrets et des excuses.

Ensuite, le président Bouteflika en a tiré les conséquences.

"Je pense que ce sont des conséquences qui l’honorent. Cet apaisement est le bienvenu", a souligné l'avocat du journal Le Monde, selon l'APS